Après avoir testé leur veste sur-mesure récemment, je me suis penché sur les chemises de cette marque qui a bien fait bouger le monde du « sur-mesure » ces dernières années. Le nom de « Swann & Oscar » revient souvent dans les conversations, et ce que j’ai pu remarquer depuis des années, c’est leur vision décomplexée du sur-mesure et un vrai effort pour simplifier ce service et le démocratiser.
C’est certainement en cherchant à s’habiller en sur-mesure quand ils travaillaient dans le monde de la finance, que les deux fondateurs (Thibault et Vincent) ont eut l’idée de fonder cette marque. Une bonne idée, mais surtout une belle concrétisation. Car on le sait tous, l’idée n’a pas de valeur, c’est la réalisation qui compte.
Bon, parlons de cette chemise. D’où vient-elle, dans quel tissu est elle confectionnée, et surtout est-ce que ça vaut le coup de passer rue de l’arcade à Paris pour s’en faire tailler une.
Une chemise sur-mesure « Made In France »
On dit souvent que le « sur-mesure » est cher. Et on dit souvent que le « fabriqué en France », est très cher. On pouvait s’attendre à payer le prix fort pour une chemise qui combine les deux, en plus d’être fabriquée dans un tissu italien et avec des boutons en nacre…
Pantalon : chino Uniqlo | Chaussures : Coniston de Crockett & Jones
Alors généralement je ne commence pas un article par le prix, car je préfère vous parler de la qualité d’un produit pour expliquer ensuite un prix. Mais ici, je trouve que le prix est très intéressant. Car si on ajoute tous les paramètres que j’ai cité précédemment, on peut se dire que pour le prix d’une chemise de « grande marque » connue, on a une pièce fabriquée dans l’hexagone, à la demande et sur-mesure.
Au final, à 156€ pour le modèle que je porte, le prix est tout à fait correct, surtout si on ajoute à cela la qualité des boutons, du tissu (de chez Albini) et de la confection.
Maintenant on peux passer aux détails de la chemise !
Première étape, trouver l’inspiration…
Pour tester la confection Swann & Oscar, j’ai eu envie d’une chemise pas trop classique et plus chaleureuse que la standard bleu ciel.
Mais face à la feuille blanche, j’ai beau voir des chemises tous les jours, là c’était la panne d’inspiration en bord de route. Mais la bonne idée qu’ils ont eu récemment chez S&O c’est de créer et présenter en boutique (et aussi sur leur site) des modèles qui sortent un peu de l’ordinaire pour stimuler les envies et l’imagination.
Finalement c’est une bonne idée, inspirée par le manque d’initiative qu’on peut avoir. C’est un savant mélange entre du prêt-à-porter et du sur-mesure. Vous choisissez un modèle, qu’on adapte à votre envie et vos mensurations. Pas bête !
Un tissu original, sans trop en faire
Trouver une chemise originale c’est facile et c’est souvent de mauvais goût. Des boutons en trop, des cols étranges, ou un tissu bizarre. On a même pas besoin de chercher pour trouver ce genre d’horreurs. Car le plus savant, c’est de doser la bonne originalité, celle qui provoque une réaction, sans dérouter.
C’est exactement ce que ce tissu oxford apporte au modèle, une pointe de « fantaisie » cachée dans les quelques irrégularités insérées dans la trame et dans ces couleurs passées, qui ont le charme des vêtements usés. Le bleu pâle et le blanc écru ajoutent du caractère au tissage bien robuste de l’ensemble. Un parfait tissu workwear adapté à une vie de citadin.
La main de cet oxford de chez Albini est très belle, le tissu est doux et il évolue vers encore plus de douceur au fil des lavages. Attention cependant à prendre un petit centimètre plus long au niveau des manches pour anticiper le potentiel rétrécissement du premier lavage.
Une coupe décontractée confortable
L’avantage du sur-mesure, c’est de décider exactement comment on souhaite porter sa chemise. Et pour un modèle décontracté comme celui-ci, il est plus sympa de ne pas la prendre trop longue, pour la porter sortie du pantalon. Pareil pour les manches, qu’il ne faut pas prendre trop longues pour éviter qu’elles ne dépassent d’un pull ou d’un cardigan.
J’ai réuni toutes les bonnes infos ici pour savoir comment choisir la longueur de ses manches de chemise.
Osons les deux poches plaquées !
Je trouvais la poche simple bien seule sur cette chemise. J’ai eu envie de lui donner de la compagnie. Et puis tant qu’on y est, autant lui mettre un rabat !
J’avais exactement le même design sur une chemise officier de l’armée française chinée l’été dernier, et j’aime le style que donnent ces poches. Plus globalement on peut dire que j’aime les poches. Je pourrais en mettre partout, j’en ai même dans le dos sur certains de mes manteaux.
Thaïlande 2017 : j’ai l’air d’avoir mangé 2 ou 3 « pad thaï » de trop !
Ici j’ai eu envie d’une poche toute en rondeur, contrairement à celle de la chemise du dessus dont les coins sont en biais et les rabats en pointe. Ça lui donne une silhouette plus douce, comme les poches plaquées d’un blazer. Le résultat est superbe, surtout avec le bouton en nacre qui ferme l’ensemble.
Des finitions impeccables
D’ailleurs parlons-en des boutons. Ils sont en nacre bien blanche et épaisse. Pour reconnaitre si c’est de la nacre, il suffit de le toucher avec le dos de la main ou avec les lèvres, on se rend compte en comparant avec du plastique ou de la corne que la nacre est beaucoup plus froide, comme du métal.
La profondeur de couleur d’un bouton en nacre est incomparable avec celle d’un bouton en plastique, même si ce dernier sera certainement plus résistant. Il ne faut pas se fier à l’appellation « nacre », mais bien observer la qualité du bouton, et préférer un bouton synthétique de bonne qualité à une mauvaise nacre.
J’ai pris le risque de frapper les boutons pour voir s’ils résistent, et finalement aucun n’est cassé. C’est un point très important à vérifier. Les boutons seront entrechoqués des milliers de fois lors des lavages de la chemise.
Pour ne rien gâcher, les boutons sont montés sur queue, c’est à dire qu’il sont surélevés sur un petit pied fait avec le fil pour faciliter le boutonnage.
Toutes les coutures sont en 7 points au centimètre et l’alignement des motifs est parfait. Deux détails que les marques sensibles à la qualité de leur produits appliquent très souvent désormais, et c’est tant mieux.
Il n’y a pas d’hirondelle, car je n’en ai pas demandé… à vrai dire je n’y ai même pas pensé sur le moment. Mais ce n’est pas grave, c’est plus un détail de style qu’un élément réellement utile.
Veste : Le Mont Saint Michel | Montre : Diver William L | Chemise : Swann & Oscar
Le col fait 6,5 cm de largeur, ce qui est selon moi la meilleure taille pour ne pas virer dans le pelle à tarte, surtout pour une chemise décontractée comme celle-ci. D’ailleurs vous pourriez vous demander pourquoi ne pas ajouter un bouton aux pattes du col, comme cela se fait si couramment sur les chemises oxford… je n’ai pas voulu car la présence très remarquée des poches donne déjà deux éléments visuels forts. Si j’avais ajouté deux boutons en plus, l’ensemble aurait été surchargé et vite indigeste.
Enfin je termine avec les boutonnières, qui sont parfaitement réalisées. Elles sont bien alignées et les coutures rigides et denses garantissent qu’elles durent dans le temps.
Voilà j’en termine avec cet avis complet sur cette chemise Swann & Oscar. Je dois dire que le résultat est parfait, et du premier coup. J’ai aussi testé la classique chemise blanche, qui était elle aussi parfaitement coupée.
Le résultat me plait énormément. Ce modèle rentre directement dans mon top 5 de mes chemises préférées. Elle est polyvalente et originale, tout en restant élégante. On frise la perfection.
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