En 2022, Vacheron Constantin frappait très fort lors de Watches and Wonders avec la réédition de sa légendaire 222 en or jaune, un modèle emblématique qui avait été lancé les années 1970 (en photo ci-dessous). Aujourd’hui, la maison horlogère genevoise poursuit sur sa lancée en dévoilant une version tout acier de cette montre assez méconnue. Une évolution qui, tout en conservant l’essence du modèle d’origine, le rend encore plus « accessible » aux amateurs de montres sportives élégantes.
Une silhouette inchangée, une présence affirmée
Avec son boîtier monobloc de 37 mm et son bracelet intégré, la 222 conserve cette allure reconnaissable entre mille, signée du designer Jorg Hysek en 1977 (et non, ce n’est pas une création de Genta). La lunette dentelée caractéristique (j’ai du mal à l’appeler « cannelée » comme on peut le lire ailleurs) est toujours bien présente, tout comme la fameuse croix de Malte à 5 heures. Je trouve ça excellent d’avoir gardé ce dernier détail. C’est pour moi ce qui fait – presque – toute la montre.
Ce qui impressionne avant tout, c’est l’équilibre général de la montre. Sur mon poignet de 17,5cm, la 222 acier offre une présence discrète mais affirmée. L’intégration parfaite du bracelet assure un confort optimal, tandis que les finitions alternant satinage et polissage jouent magnifiquement avec la lumière.
Le cadran : une entorse à la réplique !
Le choix de l’acier, associé au cadran bleu profond, confère à cette nouvelle version une modernité indéniable, tout en respectant l’esprit vintage du modèle original. Toutefois, à l’origine, la version acier était dotée d’un cadran noir, un choix esthétique qui mériterait une réédition à l’avenir. Il existait également des versions bicolores or-acier du boitier, qu’il pourraient être intéressant de relancer pour enrichir encore davantage cette gamme très appréciée.
Un mouvement digne du prestige de la maison
Parlons mécanique. Sous le capot, Vacheron Constantin a opté pour le calibre manufacture 2455/2 à remontage automatique, visible à travers un fond saphir. Avec ses 194 composants, sa masse oscillante en or jaune – rien que ça – et une fréquence de 4 Hz, ce mouvement maison de 2007 assure une précision et une fiabilité bien entendu exemplaires. Il ne pouvait pas en être autrement ! Sa réserve de marche de 40 heures est parfaitement adaptée, même si croyez moi, quand on passe cette montre au poignet on a vraiment pas envie de l’enlever.
Une montre désirée, mais difficile à obtenir
Comme pour la version or jaune, la 222 acier ne sera pas simple à dénicher. Certainement encore plus compliquée d’ailleurs. La demande s’annonce forte, et les quantités disponibles risquent de s’envoler rapidement. Son prix, fixé à 35 000€, reste assez accessible pour les collectionneurs et clients de Vacheron Constantin, même si, je vous l’accorde, ce n’est pas à la portée de tous. Il est toutefois pleinement justifié par la qualité de l’exécution et l’aura unique qui entoure ce modèle.
Une concurrente de poids sur le marché des bracelets intégrés
Avec cette réédition en acier, Vacheron Constantin positionne la 222 face à des icônes du segment des montres à bracelet intégré, telles que la Patek Philippe Nautilus, l’Audemars Piguet Royal Oak, la IWC Ingénieur ou encore la Zenith Defy. Si elle reste plus confidentielle que ces stars incontestées – au moins pour les deux premières – elle n’en demeure pas moins une alternative de choix, riche d’un héritage et d’une exécution d’exception. Il est aussi intéressant de voir une création iconique signée par un autre designer que Gérald Genta, ce qui apporte une diversité bienvenue dans l’horlogerie.
D’ailleurs, il ne manquerait plus que Rolex relance un design inspiré de son Oysterquartz avec un mouvement mécanique, et cela pourrait donner lieu à une belle surprise. On pourrait aussi rapprocher la 222 or de la Piaget Polo 79, qui partage certaines similarités esthétiques et un ADN fort des montres sport-chic de cette époque.
Une renaissance réussie
Vacheron Constantin joue ici une partition parfaite en proposant une version acier de sa mythique 222 sans rien altérer de son ADN et sans prendre de gros risque. Un modèle sobre, élégant et intemporel, qui confirme que certaines légendes horlogères n’ont pas besoin d’être réinventées pour rester désirables. D’ailleurs, c’est même parfois l’inverse. Ne rien toucher peu être la meilleure des idées. On ne peut qu’espérer que la marque finisse par rééditer le modèle original avec son fond noir, qui ajouterait une autre dimension à cette collection. Si vous avez la chance de mettre la main dessus, vous ne serez pas déçu.
