Si je dois citer un objet qui ne s’est pas laissé démoder par le temps jusqu’à aujourd’hui, c’est bien le briquet S.T. Dupont. Cette marque connue dans le monde de la flamme a su parcourir les époques en fabriquant des modèles qui traversent les décennies avec style depuis la création du premier briquet en 1941.
L’histoire de S.T. Dupont
Les débuts du malletier « Simon Tissot Dupont »
L’origine de la société S.T. Dupont remonte à 1872, quand un certain « Simon Tissot Dupont« , photographe de Napoléon III, créa à l’âge de 25 ans ses premières malles de voyage pour la haute société parisienne. Il façonnait dans sa boutique de la rue Dieu des malles luxueuses qu’il faisait personnaliser pour chaque client notamment avec les initiales de leurs propriétaires. Parmi les plus célèbres, il comptera notamment à cette époque Napoléon III et l’impératrice Eugénie.
Le briquet « Fire Lines »
Le Fire Lines est composé, comme les autres briquets à flamme jaune, d’un corps principal renfermant la réserve de gaz et de la pierre qui est grattée par la molette qui est elle même actionnée par la roulette. L’ensemble est protégé par un capuchon fixé sur le corps par un pivot, qui bascule quand on souhaite utiliser son briquet.
Il reprend donc les codes du modèle emblématique Fire Head en conceptualisant ses lignes, et en ajoutant un effet mat et brillant très réussi. Alors que le Fire Head est composé d’un motif facetté de multiple triangles au touché très doux, le Fire Lines est quant à lui strié par de larges encoches gravées dans la masse. Le Fire Lines est surprenant au toucher, oscillant entre la douceur du palladium brossé et l’agressivité des gravures qui tranchent ce modèle. La roulette totalement lisse et polie amplifie elle aussi ce contraste.
Avec ses 120 grammes, ce briquet fait le poids moyen d’un smartphone actuel, mais pour un encombrement bien moindre : 3,7 cm de largeur, 6,2 de hauteur et 1,1 de profondeur. Une fois en mains, on sent que ce n’est pas un gadget. Il est présent et très dense, il tombe dans la main comme un petit lingot de métal précieux. C’est une sensation unique que d’avoir un briquet de ce type en main. Je vous recommande de vous faire un idée par vous même, c’est une expérience très agréable !
Le stylo « Fire Lines »
Le son inimitable du S.T. Dupont
C’est lui qui rassemble tous les amateurs de beaux briquets. Le son cristallin que fait un briquet S.T. Dupont à l’ouverture de son capuchon est certainement ce qui marque le plus quand en on utilise un pour la première fois. La finesse et la résonance de ce son est d’ailleurs l’élément le plus caractéristique de cette pièce. Elle est même l’objet d’un contrôle qualité avant de quitter l’atelier, où une personne dédiée contrôle à la fois la hauteur de la flamme et l’assemblage, mais aussi la tonalité parfaite du son que fait chaque briquet à l’ouverture !
Le son du Fire Line S.T. Dupont
Mais si on parle souvent du son à l’ouverture, celui à la fermeture est lui aussi très intéressant. Ce claquement franc et clair est très caractéristique et presque impressionnant quand on utilise ce briquet pour la première fois.
Un briquet qui fait… du feu !
Ce briquet fait à la main en France est vendu 750€. C’est une somme vous me direz pour un accessoire qui fait simplement du feu comme un briquet à 1 euro. Il fait une flamme, ni plus ni moins. Vos bougies, cigares et cigarettes ne seront pas mieux allumées avec un S.T. Dupont qu’avez un briquet jetable.
Et pourtant rien n’est plus actuel qu’une telle pièce. Dans une époque où le plastique est omniprésent, où la terre fait une overdose de produits jetables, avoir un briquet rechargeable et durable semble être une évidence. En plus d’avoir un style autrement plus remarquable qu’un bout de plastique, un briquet de cet allure vous durera une vie entière, sans jamais devoir produire une immense quantité de déchets inutiles.
Que ce soit ce Fire Lines ou un petit Minijet plus accessible, privilégions aujourd’hui ce type de produit rechargeable aux accessoires jetables qui finiront par nous détruire. Revenons au bon sens d’acheter un bel accessoire qu’on garde plusieurs années au lieu de consommer et jeter des dizaines de morceaux de plastiques qui ne seront jamais recyclés. Et si on ne le fait pas pour la planète, faisons le au moins pour notre allure, et offrons-nous, comme le disait une publicité de la marque en 1958, « la flamme la mieux habillée du monde« .
Arnaud