L’automne a cette élégance qu’aucune autre saison ne possède. Il y flotte une mélancolie dorée, un parfum de cuir et de feuilles sèches, un sentiment de retour à soi. Vous le sentez, c’est une saison que j’affectionne, notamment car elle me permet d’allumer la cheminée de la Maison VGL. Et au cœur de cette atmosphère feutrée qu’on adore chez Verygoodlord, une pièce règne en maître dans le vestiaire masculin : la veste mi-saison. Ce vêtement, héritier des uniformes militaires et des habits de travail, est devenu au fil des décennies l’un des symboles du chic décontracté. Elle est cette pièce de transition qui incarne l’équilibre parfait entre légèreté et chaleur, entre confort et allure.

Veste mi-saison : la pièce idéale pour l’automne
La veste mi-saison répond à un défi que tous les hommes connaissent : s’habiller juste. Pas trop, pas trop peu. À huit heures, on grelotte ; à midi, on transpire. Une journée d’automne, c’est une négociation diplomatique avec la météo : il faut savoir composer. La veste, elle, maîtrise ce langage depuis toujours. Elle s’enfile sur un pull, se glisse sur une chemise, se retire d’un geste fluide dès que le soleil décide de se montrer. Et surtout, elle structure une silhouette. C’est la signature du style : un vêtement qui a du caractère mais qui reste docile à l’œil et au geste.

Les matières : l’expression du caractère
Le coton épais et le canvas rappellent les vestes de travail du XXe siècle, robustes et rassurantes. Le velours côtelé, favori des étudiants d’Oxford et des architectes parisiens, renvoie à une élégance un peu intellectuelle. Quant à la laine légère, elle offre une chaleur feutrée et noble, parfaite pour ceux qui traversent la saison avec un certain flegme britannique. Et puis il y a les matières techniques déperlantes, héritées de l’univers outdoor : nylon recyclé, softshell ou gabardine traitée, qui permettent de braver la pluie fine sans sacrifier la coupe… mais c’est un peu plus dur pour le style ! L’époque a su moderniser la tradition, et c’est sans doute là le plus beau compliment qu’on puisse faire à la mode masculine.

À cette époque de l’année, on évite le cuir. Trop rigide, trop chaud, parfois fragile, il n’a rien d’agréable quand les températures varient. On se tourne plutôt vers des matières plus souples, plus vivantes : le coton huilé, la laine légère, le velours ou encore le sergé de coton. Ces tissus respirent, s’adaptent et réchauffent sans enfermer. C’est le moment parfait pour explorer le vestiaire des vestes de travail, des surchemises épaisses ou des sahariennes revisitées.

Les coupes et les icônes
Le vestiaire masculin regorge de vestes qui ont marqué leur époque. La saharienne, popularisée par Yves Saint Laurent dans les années 60, incarne l’esprit d’aventure civilisée, une veste taillée pour les explorateurs élégants. La veste de travail, elle, vient des ateliers français du siècle dernier et s’impose aujourd’hui comme symbole du workwear chic. On peut aussi évoquer la veste autrichienne, qui est une superbe alternative classique à une veste plus conventionnelle.

Le bomber, né dans les cockpits américains, s’est invité sur les épaules des artistes et des citadins, tandis que la surchemise, ce compromis malin entre chemise et blouson, est devenue la compagne naturelle de l’automne. La veste en coton ciré que est un indétrônable depuis des décennies. La coupe doit être fonctionnelle mais jamais rigide. L’homme moderne veut pouvoir bouger, enfourcher un vélo, attraper un café à emporter sans que son vêtement ne le trahisse.

Couleurs d’automne et jeux de contrastes
Si l’été célèbre le blanc et les couleurs, l’automne s’écrit en nuances de terre. Le kaki (qui nest pas « vert » !!) et le vert olive rappellent les origines militaires du vêtement, le camel et le marron évoquent les feuillages et les vieux cuirs, le bleu marine reste un refuge intemporel. Les plus audacieux oseront le bordeaux ou le moutarde pour une touche subtile de singularité. L’idée n’est pas de briller, mais de respirer la saison, de s’intégrer à son décor comme une feuille dans un sous-bois. Mais sans tomber ! Associée à un jean brut, un pantalon en flanelle ou un chino beige, la veste d’automne révèle tout son potentiel.

Une élégance utile, et ça change tout !
Ce que l’on aime dans la veste homme de mi-saison, c’est sa capacité à naviguer entre les registres. Elle est assez décontractée pour un week-end à la campagne, mais suffisamment soignée pour un rendez-vous professionnel. Du moins, c’est comme ça que j’aime la concevoir. Elle ne cherche pas à se faire remarquer, mais elle impose son usage. C’est le vêtement qui vous accompagne au fil du temps, qui se patine, qui prend la forme de votre vie. Un compagnon, plus qu’un accessoire. On devrait d’ailleurs toujours concevoir l’usage de ses vêtements de cette manière.
Comment bien s’habiller à l’automne : l’art du layering
L’automne, c’est cette saison où l’on quitte les matières légères de l’été pour retrouver des textures plus denses et enveloppantes. Mais c’est aussi la période la plus complexe à gérer côté vestiaire : il peut faire dix degrés le matin et vingt l’après-midi. Résultat : on jongle entre frissons et sueurs froides. La solution ? Le layering, ou l’art de superposer les vêtements intelligemment.

L’automne est un véritable terrain de jeu stylistique. On peut superposer un gros pull sous une veste légère, glisser une chemise entre les deux et accessoiriser le tout d’une écharpe ou d’un bonnet. Contrairement à l’hiver, où le manteau dicte la tenue, et à l’été, où la légèreté est obligatoire, l’automne laisse place à la créativité. On compose, on assemble, on réinvente.
En somme, bien s’habiller à l’automne, c’est maîtriser l’équilibre : assez chaud pour affronter les matinées fraîches, assez léger pour savourer les après-midis ensoleillés. C’est aussi une question d’attitude : celle de l’homme qui connaît les matières, les volumes et le plaisir discret de s’habiller selon le temps qu’il fait et non selon les tendances.




