La surchemise est partout. Dans les cafés, sur les trottoirs, dans les open spaces, dans les gares, et même dans ces photos Instagram où les mecs posent l’air de ne pas poser. Elle n’est plus un vêtement, c’est un phénomène sociologique.
Et parmi ces surchemises homme qui envahissent cette saison les rayons, les placards et les esprits, il y a mille façons de la porter – certaines lumineuses, d’autres franchement douteuses. La surchemise embellit les paresseux du matin, donne du style à ceux qui n’en ont pas toujours, et offre une nonchalance étudiée à ceux qui ont trop tendance à trop en faire. Bref, elle est l’alliée idéale du XXIᵉ siècle, où l’on cherche à être élégant sans souffrir.

Et comme toute pièce héritée du monde ouvrier et militaire, elle porte en elle un parfum d’aventure, de robustesse et de vraie vie. Voici donc les 10 façons les plus inspirantes de porter une surchemise, avec un brin d’histoire, beaucoup d’idées, et, je l’espère, un peu d’esprit. Entrons ensemble dans le monde merveilleux des surchemise homme.
1. Avec un t-shirt blanc et un jean brut
Commençons par le plus simple, qui est souvent le plus élégant : le trio t-shirt blanc, jean brut et surchemise. Rien de neuf, ok, mais rien de plus efficace non plus ! Ce combo est l’héritier direct des années 50 : James Dean, Steve McQueen, Marlon Brando… les gars qui faisaient passer un t-shirt blanc pour une déclaration politique. Ajoutez une surchemise et vous obtenez une version modernisée de l’icône américaine : un style direct, franc, dépouillé, qui mise tout sur les bonnes textures.
Le secret ? Laisser les matières parler. Une flanelle douce mais dense, une moleskine légèrement satinée, un denim solide qui se patine, un t-shirt en coton épais, presque granuleux. C’est une tenue qui raconte quelque chose : la simplicité comme manifeste, l’élégance comme évidence. Et elle a un autre avantage : on peut littéralement sortir de chez soi en 12 secondes, l’air de quelqu’un qui a délibérément choisi sa tenue alors qu’on a juste attrapé ce qui traînait. L’art suprême de la maîtrise feinte. Chez VGL on adore !


2. Sur un col roulé fin
On entre ici dans un registre plus intellectuel, presque « parisien » (même si je n’aime pas trop ce qualificatif). Le col roulé est un vêtement à la fois stratégiquement élégant et historiquement chargé : c’est Sartre qui fume à la terrasse du Flore, Steve Jobs qui présente un produit révolutionnaire, les artistes des années 60 en pleine effervescence culturelle.
Porter une surchemise sur un col roulé, c’est réunir deux mondes : celui de l’intellect et celui du terrain. Cela donne des silhouettes qui allient chaleur, finesse et structure. Le roulé affine et élance, la surchemise construit et encadre.
Choisissez une laine fine, un mérinos impeccable, un col roulé qui épouse le cou sans l’étrangler. Puis ajoutez une surchemise en laine sombre, en moleskine ou en coton épais. Vous obtiendrez un look moderne, assuré, à la fois chaleureux et maîtrisé, parfait pour les journées froides où l’on veut avoir l’air de savoir ce qu’on fait – même si on improvise complètement.

3. Avec un sweatshirt pour un look urbain
Le sweat + surchemise, c’est la rencontre entre deux univers : le campus américain et le travailleur de dock. Deux mondes qui ne se côtoyaient pas initialement, mais qui, comme souvent, ont fini par se mélanger dans la mode masculine pour donner naissance à un style hybride, confortable et efficace.
Historiquement, le sweat à capuche est un vêtement sportif, inventé pour que les athlètes ne se retrouvent pas trempés de sueur dans du coton mal ventilé. La surchemise, elle, vient du chantier, de la forêt, du marin du Pacifique. En les superposant, on crée un dialogue stylistique inattendu : la douceur du molleton contre la robustesse de la toile. Ajoutez une capuche légère qui dépasse, comme un clin d’œil à la culture street, puis une surchemise qui vient encadrer tout cela. C’est un look qui fonctionne pour tout : les déplacements en ville, les sorties détente, les week-ends à marcher dans un marché de quartier.

4. En layering sous une veste ou un manteau
Si vous aimez les silhouettes riches, complexes, un peu « cinématographiques » (comme ce shooting Hast ci-dessous), le layering est votre terrain de jeu. La surchemise est une couche intermédiaire parfaite, comme un gilet ou un cardigan, mais avec plus de caractère et plus d’histoire.
Placer une surchemise sous une parka, un caban ou un trench revient à ajouter une strate visuelle supplémentaire. On joue sur les colliers de textures : un manteau en laine, une surchemise dense, un pull texturé, un t-shirt propre en dessous.
Mais l’intérêt, au-delà du style, est pratique : la surchemise devient un gilet structurant qui tient chaud, donne de l’épaisseur et transforme une tenue trop sage en ensemble expressif. Parfait pour les jours froids, encore meilleur pour ceux où l’on veut avoir l’air sophistiqué sans sortir la cravate. Mais attentif, le foulard n’est pas déconseillé, il est même recommandé !


5. Version outdoor, avec un pantalon cargo et des boots
La surchemise n’est pas née dans les open spaces modernes, mais dans les mines, les forêts, les ateliers et sur les navires militaires. Elle portait l’odeur de la sciure, de l’huile et du vent salé. Alors forcément, quand on la remet dans son contexte naturel – l’extérieur – elle retrouve une partie de sa splendeur d’origine.
Associée à un pantalon cargo, un denim solide, un velours côtelé profond et une paire de boots en cuir, elle reprend son rôle véritable : vêtement résistant, protecteur, pensé pour l’action. C’est le look parfait pour une balade à la campagne, un week-end dans le Perche, une sortie en forêt, ou même simplement pour donner l’impression qu’on y va.
Choisissez des matières lourdes : laine bouillie, moleskine dense, flanelle robuste. Et n’hésitez pas à jouer les couleurs terre : vert olive, marron brun, beige sable, bleu marine sali. Un look authentique, viril sans forcer, enraciné dans une histoire réelle.


6. Avec un chino beige pour un look minimaliste
Le chino beige accompagnerait presque n’importe quel vêtement, mais il a une relation privilégiée avec la surchemise. Tous deux sont issus du monde utilitaire : le chino vient de l’armée britannique en Inde, où la toile légère permettait de survivre à la chaleur ; la surchemise vient du froid américain où elle servait à protéger les couches sous-jacentes. Deux extrêmes climatiques, une rencontre stylistique harmonieuse.
L’ensemble est propre, lumineux, rassurant. C’est le style du mec qui maîtrise les bases : juste et précis. Une surchemise bleu marine sur un chino clair, ou une surchemise sable sur un chino olive… tout fonctionne. Le secret est dans la simplicité : des couleurs neutres, des matières de qualité, des coupes nettes.
C’est une tenue qui traverse les environnements : bureau, déjeuner, marche, soirée entre amis. Un uniforme moderne pour ceux qui aiment ne pas se tromper.


7. En flanelle à carreaux pour un clin d’œil 90’s maîtrisé
La surchemise à carreaux, c’est un monument culturel. Elle évoque les bûcherons canadiens des années 30, les ouvriers américains des années 50, les mouvements contestataires des années 70 et la musique grunge des années 90. Pas mal pour un seul morceau de tissu.
Mais attention : le carreau est un terrain glissant. Mal maîtrisé, il bascule vite dans le cliché. Bien choisi, il devient un élément de style fort, vivant, chargé de personnalité. On évite les couleurs trop criardes et on choisit des flanelles douces, légèrement duveteuse, aux motifs subtils.
Associée à un denim ou un pantalon droit, la flanelle à carreaux donne une silhouette moderne et chaleureuse, qui porte en elle une mémoire culturelle sans la rejouer à l’identique. C’est un hommage intelligent, une réinterprétation contemporaine plutôt qu’un costume nostalgique.


8. Fermée comme une vraie veste
La plupart des gens portent la surchemise ouverte, mais fermée, elle révèle une autre facette : celle d’une veste courte, structurée mais plus relax que ses cousines formelles. C’est une manière d’affirmer la pièce, de lui donner un statut central dans la tenue.
Fermée, la surchemise met en valeur ses détails : boutons, poches, coutures, col, structure. Elle se transforme en vêtement phare. Avec un pantalon en laine ou en velours, elle crée un contraste élégant entre la robustesse de la surchemise et la sophistication du bas.
C’est aussi un clin d’œil au passé : dans les années 40, les ouvriers et les marins la portaient systématiquement fermée pour se protéger du froid. En la portant ainsi aujourd’hui, on ressuscite un peu de cette énergie brute – mais avec une allure nettement plus contrôlée.


9. Avec un pantalon habillé pour un look “smart casual”
C’est probablement l’association la plus contemporaine et la plus audacieuse, celle qui bouscule les codes du tailoring. En remplaçant la veste par une surchemise, on fait entrer le vêtement utilitaire dans l’univers du chic. C’est un geste moderne, cohérent avec l’évolution du vestiaire masculin : moins formel, plus tactile, plus libre. La clé est le contraste. Une surchemise en moleskine avec un pantalon en laine froide. Une surchemise en denim foncé avec un pantalon gris anthracite. Une flanelle épaisse avec un pantalon en gabardine élégante.
Ce mariage surprend mais fonctionne. Il dépoussière les silhouettes trop formelles, aide à construire un style personnel, et montre une compréhension fine des matières.
Parfait pour les environnements où le costume n’est plus obligatoire mais où la tenue reste importante.


10. En version estivale, sur un t-shirt léger
La surchemise n’est pas qu’une pièce d’hiver : elle sait aussi s’alléger et devenir estivale. En lin, en chambray ou en coton fin, elle remplace avantageusement une veste trop chaude. La porter ouverte sur un t-shirt blanc, une marinière ou un polo est un geste simple mais diablement efficace.
Là encore, l’histoire n’est pas loin : dans les années 60, les surchemises en toile légère étaient courantes sur les côtes italiennes et françaises, portées par les vacanciers élégants qui voulaient une tenue structurée même sous le soleil.
Choisissez des teintes claires : beige sable, bleu ciel, olive pâle. Les manches légèrement roulées, une belle montre, un pantalon en toile… vous voilà à mi-chemin entre un film de Jacques Deray et un catalogue de style contemporain. Une élégance complètement détendue.


Conclusion : la surchemise reste un incontournable
La surchemise traverse les époques parce qu’elle a tout pour durer : des racines solides dans le monde réel, une fonctionnalité exemplaire, une esthétique simple mais puissamment expressive. Ces 10 manières de la porter montrent qu’elle est capable d’habiter des styles très différents — du plus minimaliste au plus sophistiqué — tout en restant fidèle à son essence.
Elle raconte une histoire. Elle enrichit une tenue. Elle dialogue avec les matières.
Bref, elle est indispensable.
Surchemise homme : les questions fréquentes
Quand porter une surchemise ?
Une surchemise se porte toute l’année, mais elle s’exprime particulièrement bien aux intersaisons : au printemps et à l’automne. En été, on privilégie les matières légères (lin, chambray, coton fin). En hiver, elle sert de couche intermédiaire sous un manteau ou une parka. Sa polyvalence en fait un vêtement idéal pour les variations de température.
Quelle est la différence entre une surchemise et une veste ?
Une surchemise se situe entre la chemise et la veste : plus épaisse qu’une chemise classique, mais moins structurée qu’une vraie veste. Elle est conçue pour être portée en superposition, souvent ouverte ou légèrement boutonnée, ce qui lui donne un côté plus décontracté. La veste, elle, a une construction plus rigide, avec doublure, épaule structurée et boutons formels. La surchemise offre donc davantage de souplesse et de polyvalence au quotidien.
Comment choisir la bonne matière pour une surchemise ?
Flanelle & laine : chaleur et élégance hivernale.
Denim & moleskine : robustesse et esprit workwear.
Coton épais : polyvalence toute saison.
Lin ou chambray : légèreté estivale. Chaque matière apporte une ambiance différente à la tenue, du chic au fonctionnel.
Quelle coupe privilégier pour une surchemise homme ?
Optez pour une coupe droite légèrement ample. La surchemise n’est pas faite pour être ajustée comme une chemise de bureau : elle doit offrir assez d’espace pour un t-shirt, un col roulé ou un sweatshirt. Les épaules doivent être nettes, la longueur au niveau du bassin, et les bras assez larges pour permettre la superposition.
Comment porter une surchemise avec style ?
Avec un t-shirt blanc + jean brut pour un look intemporel. Un col roulé + pantalon en laine, c’est c’est le chic-décontracté parfait. Sinon le sweat à capuche + sneakers pour un look plus « urbain », même si la capuche qui dépasse ce n’est pas génial. Une surchemise en moleskine + cargo + boots, pour une ambiance outdoor. Un modèle en lin + t-shirt léger pour l’été. L’idée est d’équilibrer textures et volumes pour créer une silhouette cohérente.
Avec quoi associer une surchemise en hiver ?
En hiver, portez-la sous un manteau, avec un col roulé, un pull en laine ou un sweatshirt. Les matières épaisses (laine, moleskine, flanelle, denim doublé) fonctionnent particulièrement bien. Complétez avec une écharpe ou un bandana pour renforcer le layering.
Quelle surchemise choisir pour l’été ?
Les surchemises estivales se déclinent en lin, en chambray, en seersucker ou en coton très léger. Elles sont conçues pour être portées ouvertes, sur un t-shirt ou un polo. Les couleurs claires — beige, blanc cassé, bleu ciel — sont idéales pour la saison chaude.
Peut-on porter une surchemise au bureau ?
Absolument — notamment dans les environnements où le costume n’est plus obligatoire. Choisissez une version sobre : laine fine, moleskine bleu marine ou flanelle gris anthracite. Portez-la sur une maille fine ou un t-shirt premium, avec un pantalon habillé. C’est une alternative moderne à la veste traditionnelle.
Quelle est la surchemise la plus emblématique ?
La plus iconique est la CPO Shirt, utilisée par l’US Navy dès les années 30. Fabriquée en laine épaisse, elle combinait chaleur, praticité et robustesse. Elle est devenue un symbole du vêtement utilitaire américain, avant d’être adoptée par la contre-culture des années 60-70.
Quelle couleur de surchemise choisir ?
Les valeurs sûres : bleu marine, vert olive, gris anthracite, beige sable. Pour plus de modernité : brun tabac, bordeaux profond, vert sapin. Pour l’été : bleu clair, écru, terracotta.
Comment entretenir une surchemise ?
Pour la laine et la flanelle, un nettoyage à sec ou un lavage doux à froid, et surtout pas un essorage ultra puissant. Le denim, la moleskine et le coton épais : lavage en machine à basse température, de toutes façons aujourd’hui les lessives marchent très bien à 30 degrés. Général, le séchage naturel est recommandé, jamais au sèche-linge, au risque de perdre la forme, la structure de la pièce. Brosser les matières duveteuses pour leur redonner du relief. Une surchemise de qualité correctement entretenue dure des années.
La surchemise n’est pas seulement un vêtement : c’est un récit.
Une archive textile où se croisent les ouvriers du Michigan, les marins de l’US Navy, les bûcherons de Colombie-Britannique, les étudiants énervés des années 60, les skateurs des années 90 et les urbains pressés de 2025. Elle a traversé les décennies comme une petite pièce têtue, sans jamais renoncer à sa nature : protéger, accompagner, simplifier.
Quand on enfile une surchemise, on ne porte pas un simple morceau de tissu. On porte un héritage. On porte un peu de sueur, de pluie, de vent, de bruit de machines, de fumée de feu de camp et de bières partagées sur les docks. On porte l’esprit de ceux qui travaillaient en mouvement, qui vivaient dehors, qui n’avaient pas le luxe du superflu.
Et aujourd’hui, dans nos vies modernes pleines d’écrans, de notifications et de cafés lattés à 7€, elle reste étonnamment pertinente.
Elle réintroduit du concret, du sensuel, du tactile.
Elle nous rappelle que s’habiller, c’est aussi – voire surtout – raconter quelque chose.
Quelque chose d’humble, de vivant, d’intemporel. C’est ce qu’on recherche chez Verygoodlord.
Peut-être est-ce pour cela qu’elle revient si fort.
Parce qu’au fond, dans un monde saturé, chacun cherche un vêtement capable de durer, de rassurer, de simplifier. Un vêtement qu’on enfile sans réfléchir, mais qui fait immédiatement effet. La surchemise est ce compagnon solide. Un ami silencieux. Une présence textile qui traverse les saisons et les années avec cette manière presque aristotélicienne d’être utile sans jamais être pesante. C’est pour ça qu’on l’aime.
Et c’est pour ça qu’on la portera encore longtemps.




