S’il y a bien une marque que j’ai suivi depuis le début de Verygoodlord, c’est Hast. Il faut dire que c’est en 2012 que tout a commencé pour eux, comme pour VGL. A l’époque, il n’y avait pas énormément de petites marques de chemises qui voulaient bousculer les grands et proposer des produits de qualité à des prix « plus justes ». Aujourd’hui, c’est monnaie courante, on a l’impression de voir ça à chaque lancement de marque. Chemin faisant, la marque s’est placée dans le monde de la mode masculine en proposant des atemporels toujours bien conçus, à des prix raisonnables, sans matraquage publicitaire ou grands renforts de moyens financiers.
Les chemises Hast
Alors oui vous allez me dire que ce n’est pas vraiment le titre de l’article. Ce n’est pas faux ! Mais Je voulais revenir rapidement sur ce qui fait le succès de Hast : ses chemises.
Une réputation qui n’est plus à faire
Pour cet article, je porte une chemise de la collection « voyage » en 100% twill de coton dit « infroissable ». Ce tissu a bénéficié d’une finition easy iron qui lui permet de résister plus facilement au froissement. Cela ne veut pas dire qu’elle ne se repasse pas mais plutôt qu’elle froisse moins et se repasse plus facilement. Le tissu vient de chez Thomas Mason, un excellent tisserand italien très réputé, et c’est un twill double retors en titrage 80/2-80/2. Pour ceux qui ne seraient pas familier de ce jargon, le « titrage« correspond à l’épaisseur du fil qui est ici de 80, ce qui est relativement standard, sachant que plus le chiffre est grand plus le fil est fin, et plus il est petit plus le fil est gros. Le chiffre 2 correspond lui à la notion de « retors », c’est à dire au nombre de fils qu’il y a l’intérieur d’un fil de coton. Ici il y a deux fils entrelacés, ce qui permet d’avoir un fil plus résistant et surtout un tissu plus costaud.
Des détails soignés : du haut de gamme à prix correct
Le col est un semi-cutaway de 7 cm de longueur qui passe bien sous le col de ma veste de costume. J’attend désormais que Hast propose aussi des cols un peu plus grands pour ses autres modèles, ça serait le paradis ! J’ai choisi la coupe classique car j’aime être à l’aise dans mes vêtements et je pense qu’une chemise doit être confortable et ne doit pas mouler et serrer comme j’ai l’habitude de le voir un peu partout. Cette chemise existe toutefois en coupe extra-ajustée pour les plus fins d’entre nous. Les boutons sont en nacre cousus en « zampa di gallina« , une technique qui nous vient d’Italie et qu’on peut traduire par « pied de poule », en référence à la forme de cette couture. Les poignets sont biseautés pour faciliter le mouvement, et des hirondelles de renforts viennent finir cette très belle chemise.
Voilà ce que savait faire parfaitement Hast jusqu’alors. Une chemise impeccable pour 94€.
Le nouveau blazer souple et léger
Récemment, la marque s’est donnée un nouvel objectif : créer une veste légère et agréable à porter. Un élément classique d’une garde-robe masculine, avec des détails sympathiques et à un prix lui aussi très agréable. C’est un blazer pensé par la marque pour être porté avec une chemise décontractée ou formelle, et pourquoi pas avec un t-shirt si l’envie vous prend.
La conception
Il est conçu de manière totalement déstructuré, sans aucune doublure, pour avoir une veste fine, légère, ultra respirante et au final très agréable à porter même en été. L’épaule est dite « naturelle », c’est à dire qu’il n’y a pas de d’épaulette et il y a juste une très fine cigarette au niveau de la jonction entre la manche et l’épaule. C’est donc une veste souple, qui se porte avec autant de naturel et de confort qu’un pull ou qu’une sur-chemise.
Les détails : classique avec deux poches plaquées
C’est un blazer simple à deux boutons à l’avant, deux revers classiques de 6,5 cm, deux fentes à l’arrière, deux poches plaquées, une poche poitrine. Les boutons sont tous en corne et cousus en croix, et les boutonnières aux manches ne sont pas fonctionnelles. Ce dernier détail vous permettra de faire raccourcir facilement les manche pour une somme très raisonnable, car un couturier peut réduire la longueur depuis le bas de la manche et non depuis l’épaule, ce qui couterait bien plus cher.
L’intérieur : des poches utiles
A l’intérieur, on retrouve à gauche des poches pour vos effets personnels, comme un stylo ou un porte-cartes, et à droite une autre poche boutonnée que je vous recommande ne pas trop charger pour ne pas créer de sur-épaisseur. Il y a une salière sous chaque aisselle. Si vous n’avez jamais entendu ce terme dans le domaine de la mode, je vous rassure vous ne pourrez pas saler votre soupe avec, c’est juste un petit bout de tissu sous l’aisselle qui vient capter la sueur et l’humidité pour protéger votre veste de l’usure.
Le tissu
Ce blazer existe dans plusieurs couleurs, et les tissus utilisés viennent tous de chez Vitale Barberis Canonico, un tisserand de Biella, une région italienne réputée pour son industrie textile. Celui que je porte est un 100% laine tissé assez épais, avec pas mal de texture et un toucher très agréable. Ça donne un tissu naturellement aéré, et cela est renforcé par l’absence de doublure. Un second modèle bleu marine est en 60% coton et 40% lin avec un peu plus de texture. Les deux couleurs sont faciles à porter, mais si vous n’avez que peu ou pas de blazer, ou si c’est votre seul blazer, je vous recommande de prendre le bleu marine.
Comment porter ce blazer ?
Comme je vous le disais plus haut, il peut se porter à la fois avec une chemise habillée et une cravate, comme je le fais ici, mais on peut aussi enlever la cravate, ou même opter pour une chemisée décontractée, comme une chemise oxford ou en lin. L’important est de garder une couleur assez claire pour bien s’accorder avec celle du blazer.
Je le porte ici avec un jean, mais un chino peut très facilement faire la paire avec cette veste. Je vois bien un chino beige et une paire de mocassins ou de bateaux marrons. Le plus important dans ce look sera la longueur du chino. S’il est trop long et cassant sur la chaussure, vous aurez un look moins dynamique et élégant qu’avez un pantalon court qui tombe bien droit. Ma paire de Paraboots Marche / Michael rehausse aussi ce look grâce à sa forme atypique en lui donnant une pointe d’originalité. Et n’oubliez pas d’avoir toujours un petit centimètre de chemise qui dépasse au dessous des manches de la veste.
Un grand classique
Ce blazer est un grand classique, une veste qui se porte tous les jours et dans toutes les circonstances de la vie courante. Pour ce qui est du prix, la philosophie de Hast reste la même que pour ses chemises : serrer les marges et proposer un produit directement à ses clients en se passant d’intermédiaires pour garder une prix très compétitif. A 230€ pour le modèle en laine et 210€ pour le modèle en coton et lin, il n’y a pas à douter que c’est un bon prix pour une pièce fabriquée en Europe avec un tissu de qualité.