La maroquinerie est un monde passionnant ! Mais parfois un peu platonique !! Pendant des années, on n’à pas vu pas de marques intéressantes se créer, et les grosses maisons proposent de bons produits, mais la qualité tend à diminuer peu à peu chaque année. Et ça, on n’aime pas ! Heureusement, on voit depuis quelques temps apparaitre de nouvelles marques, comme Leo & Violette, Laperruque ou encore RSVP Paris. Avant de créer leur marque, Thomas et Jonathan sont parti du même constat que moi : la maroquinerie est – en général – soit hors de prix, soit bas de gamme. Entre les prix qui flambent, la qualité du cuir qui diminue et le style qui se perd, on fini par perdre la tête
Partant de ce constant simple, ils ont créé RSVP (acronyme de « répondez s’il vous plaît ») et débuté avec seulement 4 produits pour proposer la meilleure qualité, au meilleur prix.
Loïc est un très bon « modèle main » !!
Un modèle de vente trois-point-zero !
Ce qu’il faut d’abord savoir, c’est qu’au départ chez RSVP il n’était produit que ce qui était vendu. La marque s’est lancée avec une méthode désormais très connue : le financement participatif (crowdsourcing).
En quelques mots, RSVP proposait régulièrement de nouveaux « prototypes » qui étaient mis en vente sur le site pendant 30 jours avec un « objectif de commandes ». Si l’objectif était atteint, l’article était fabriqué et vous receviez votre produit sous 3 semaines. Aussi simple !
Les autres produits qui n’avaient pas atteint leur objectif étaient tout simplement abandonnés. Seuls les meilleurs restent ! Au final, l’impact sur le prix était énorme, puisque la marque était certaine de vendre toutes les pièces produites, et elle n’avait pas à faire payer aux acheteurs le coût des invendus.
Au fur et mesure que la marque s’est développée, elle pu évaluer avec précision ses volumes de ventes et finir par avoir ses produits en stock pour permettre de les expédier en 24 à 48h dans le monde entier. Cependant, les produits ne sont pas fabriqués en grandes quantités, RSVP reste une petite marque confidentielle qui peut facilement être en rupture sur certains produits phare.
Parlons un peu de ce qui nous intéresse ici : ce porte-cartes.
Le porte-cartes RSVP
Pour le test, j’ai sélectionné un porte-cartes très simple, best-seller de la marque. C’est l’accessoire de maroquinerie phare de l’homme. Petit, pratique, esthétique, il est très facile à transporter dans une poche (surtout pour ceux qui ne portent pas de sac).
C’est un modèle épuré et minimaliste, fin et très compact. Il dispose de 3 fentes à cartes (j’ai réussi à transporter 5 cartes sans problème) et d’une poche centrale, pour les billets par exemple. Attention cependant, j’ai essayé de transporter une liasse de billets de 500 euros, mais elle ne rentre pas…
Côté logo, RSVP fait les choses simplement. Vous ne trouverez qu’un marquage à 3 chiffres sur l’extérieur (les séries sont numérotées de 1 à 500 par ordre de productio), mais pas de logo. Ce dernier est caché à l’intérieur. Invisible. Vous n’êtes pas un panneau publicitaire !
On remarque que l’intérieur est doublé cuir, ce qui est rare, même chez les grandes marques. Cela garanti une meilleure résistance au frottement, donc une excellente durabilité.
La fabrication
Parlons d’abord du cuir, qui est l’élément principal de ce porte-cartes. RSVP source son cuir principalement chez des tanneurs Français, qui sont eux même les fournisseurs des grandes maisons de luxe (Haas, Carriat, TCIM).
En aparté, on peut d’ailleurs noter que ces grandes maisons ont petit à petit racheté toutes les tanneries françaises pour assurer leur approvisionnement. Le cuir devient aujourd’hui une matière première stratégique à la fois dans la maroquinerie et dans le monde de la chaussures et j’entends souvent les marques déplorer qu’il est de plus en plus difficile de s’approvisionner en produits de qualité à un prix raisonnable.
Avec cette base de cuir, il faut ensuite réunir les différentes pièces et les coudre ensemble. C’est ici qu’on remarque un point piqué « finition sellier », c’est à dire légèrement en biais et proche du bord. C’est une couture discrète et solide. Sur le dessus, on remarque que le dernier point à cheval sur la tranche est réalisé à la main afin d’assurer là aussi une parfaite solidité.
Les bords de ce porte-cartes sont fini en « bords francs teintés » qui est une opération longue est délicate qui consiste à la fin de la réalisation du porte-cartes, à teindre les bords avec une teinture spéciale pour donner un look fini parfait. Cette étape rallonge le processus de fabrication puisqu’il nécessite jusqu’à 5 passages (et autant de séchages), et donc augmente nettement le coût.
Enfin, on remarque que RSVP a fait le choix de souligner les bords avec trait léger appliqué à l’aide d’un fer à filet manuel (qui est aussi une opération délicate).
Tous ces détails ont pour but de créer un produit parfait. But atteint !
Le choix d’une production française
Décider de produire en France est un pari osé. On sait combien les entreprises françaises ne sont pas les plus accueillantes (et je parle en connaissance de cause). Mais une fois qu’on trouve la bonne usine avec qui travailler et que cela se passe bien, c’est vraiment génial (et je parle encore en connaissance de cause !! 🙂 )
Pour toute sa collection, RSVP travaille uniquement avec des ateliers français, situés en Touraine (ça c’est chez moi !!) et en Franche-Comté (les deux sont connus pour travailler pour les plus grandes maisons).
Il faut dire qu’en terme de maroquinerie, la France est encore une excellente destination, et nous n’avons pas perdu notre savoir-faire malgré notre manque de compétitivité.
Lorsque je l’ai rencontré à la Garçonnière, Jonathan (co-fondateur de la marque) me racontait que ce n’est pas par « chauvinisme » qu’ils avaient choisi la France comme lieu de production, mais bien pour le savoir-faire des artisans français dans ce domaine.
Ici le « Made in France » est une vraie démarche qualitative et pas seulement un argument marketing.
Bravo !
Les choix dans les couleurs
Et aussi dans les cuirs. C’est l’une des forces de la marque : le choix. Ce produit est décliné dans de nombreuses finitions, ce qui donne vraiment envie de les collectionner et de tous les avoir. Attention, certains cuir ne seront disponibles qu’en petite quantité.
Pourquoi j’ai choisi rouge ?
Bonne question. Généralement je choisis mes accessoires dans des couleurs sombres pour qu’ils puissent se fondre avec n’importe quelle tenue.
Le problème : je passe mon temps à les chercher, à les perdre dans mes sacs / valises / manteaux.
La solution : opter pour un modèle avec une couleur bien voyante pour le repérer de loin. Finalement, c’était une excellente idée, je passe moins de temps à le chercher !
CQFD !
Le bilan
Après plusieurs semaines d’utilisation, je suis très satisfait de mon nouveau porte carte. Je pense que j’en serai encore plus content cet été, quand je n’aurai que de petites poches de short. 😉
Le porte-cartes que j’ai sélectionné est vendu 120€, un juste prix pour une telle qualité de produit, et surtout du made in France. D’ailleurs, la marque ne se cache pas et vous donne le détail de ses marges et coût de fabrication dans le descriptif produit. #transparence
Coté services, la livraison et les retours sont gratuits partout dans le monde et le produit est garanti 365 jours, sans conditions (ils s’engagent à le réparer, le remplacer, ou le rembourser). Plutôt cool !
A vous de jouer !!
Bonne journée à tous,
Arnaud
Un jour, pendant mes études de droit à Tours, je suis entré dans une librairie que j’adore, celle située 24 place du grand marché et appelée « Le Livre ». Je flânais comme j’aime faire, je ne cherchais pas un livre en particulier, et je suis tombé sur « le capitalisme esthétique », un essai de Olivier Assouly sur l’industrialisation du goût.
Je feuillette le livre et demande au libraire :
– vous en pensez quoi ? L’auteur arrive à être objectif ?
il me répond une seule phrase :
– vous savez, l’objectivité n’existe pas.
BAM
Comme une grosse claque, je venais de me prendre à 20 ans la plus belle vérité que je devais entendre pour continuer mon chemin.
Et cette vérité, elle n’a pas pris une ride.
Aujourd’hui, le fait que le produit soit offert ne change rien pour moi. Je n’ai pas eu besoin de parler de ce produit en bien pour le recevoir. Il était déjà dans ma poche quand j’ai écris l’article ! D’ailleurs, j’avais déjà 1 portefeuille et 2 porte-cartes dans ma poche !!
Il nous arrive très souvent d’avoir des cadeaux et de ne pas en parler car nous pensons que le produit ne vaut pas le coup. Il nous arrive aussi qu’on nous propose beaucoup d’argent pour parler d’un produit, et pourtant nous refusons si nous n’aimons pas le produit.
Notre seule objectivité est de parler des produits que nous aimons et que nous pouvons vous recommander à 100%. C’est pour nous la seule manière de garder la confiance de nos lecteurs, qui est la chose la plus précieuse pour nous.
JAMAIS je ne vous recommanderai un produit que je n’aime pas.
Pour le reste, j’ai finalement acheté et lu le livre, et je vous le recommande !! 😉
A très bientôt,
Arnaud
Ref : Olivier Assouly, « Le capitalisme Esthétique » Ed. Humanités
Est ce que vous ne pensez pas que recevoir en cadeau un produit annule votre objectivité ? Peut-on vraiment avoir un avis tranché et honnête sur un produit quand la marque a fait l’effort de vous l’offrir ?
Et que vous ne mentionnez pas dans l’article qu’il vous a été offert ?
Merci de votre réponse
Merci Isabelle. 😉
Concernant le produit, il nous a été donné par la marque afin que je puisse faire le test pendant plusieurs semaines. Nous avons aujourd’hui cette chance. Cependant, je l’aurais certainement acheté si j’en avais eu besoin.
Nous sommes totalement transparent sur ce point car nous ne présentons que des produits que nous aimons vraiment !
A très bientôt,
Arnaud
Votre article est très intéressant
Juste une question :
Est ce que vous avez acheté le porte cartes ?
Ou vous a t-il été offert par la marque ?
Merci A bientôt