Nous avons tous une première expérience particulière avec le whisky. Parfois splendide, parfois oubliée…
Pour moi, c’est à l’occasion d’une rencontre lors d’un salon que ma curiosité a été éveillée. Je me suis enfin intéressé à la dégustation du whisky et des single malts. Ce fut une très belle découverte et l’apprentissage d’une autre manière de partager des moments uniques. Et c’est un de ces moments dont j’ai envie de vous parler ici.
Le triangle d’or du whisky écossais
Dans le vaste et insondable monde du whisky écossais, dans lequel on se perd si facilement, qu’on soit amateur ou connaisseur confirmé, il n’est jamais facile de bien choisir son whisky, alors un bon whisky… Tandis que les uns se perdent dans les nuances gustatives et le nombre de distilleries, les autres, connaissant leurs goûts, n’osent plus sortir des sentiers battus.
Comme tout nouveau passionné, j’ai eu envie d’en savoir plus. Je me suis rendu à plusieurs reprises chez mon caviste d’un pas décidé car quand il est question de se former sur un spiritueux, je ne manque jamais de détermination !
Après avoir dégusté des whiskies tourbés, iodés, des blends, des singles malts, de grains etc, c’est naturellement que je me suis tourné vers la région du Speyside le fameux « triangle d’or » du whisky, d’où proviennent pour moi la majorité des meilleurs whiskies écossais. Ce sont des spiritueux qui sont reconnus dans le monde entier pour leur finesse et leur élégance.
J’ai trouvé que ça collait bien avec Verygoodlord !
Cette carte peut vous aider à localiser le « speyside »
Un jour, lors d’une conversation entre passionnés sur les différents modes de consommation du whisky, un ami me conseilla vivement de déguster un bon single malt du Speyside qu’il affectionnait tout particulièrement. Il insista sur le fait qu’il correspondait à son avis à tous les profils de dégustateurs : c’était un Aberlour.
À la poursuite du Aberlour parfait
Aberlour ou Obar Lobhair en gaélique signifie « La bouche du ruisseau qui murmure ». C’est une distillerie emblématique du Speyside créée en 1879 par au sein du village du même nom entouré par un massif nommé le « Ben Rinnes ». Elle est située à la jonction du ruisseau de Lour et de la rivière du Spey.
Aujourd’hui distillerie mondialement reconnue pour la qualité et la diversité de sa gamme de single malts, qui compte une dizaine de références, elle est devenue une marque incontournable. J’ai commencé mon voyage initiatique dans l’univers de cette distillerie par les cuvées classiques et incontournables telles que le 10 ans d’âge ou bien le 12 ans.
Tous deux sont des « double cask matured », c’est-à-dire des whiskies dont l’affinage s’est déroulé dans un fût différent du fût d’origine (Exemple : fût de Sherry, de Bourbon, de Chardonnay…). Déjà convaincu par ces deux premières références, j’ai progressivement dégusté le reste de la gamme dans différents salons et évènements (comme le Whisky Live par exemple, on s’y est peut-être croisé ?) afin de me faire une idée globale sur la marque. Comme vous pouvez le voir, je me suis dévoué pour vous !
Une régularité très appréciable
J’ai pu faire une dégustation très complète, et je vais tout vous raconter ici, jusqu’aux plus belles bouteilles de la marque. Et ce que je dois avouer, c’est que l’ensemble des cuvées Aberlour sont toutes d’excellente qualité, elles s’adressent aussi bien à un dégustateur aguerri qu’à un novice. Ce qui en fait pour moi un des meilleurs whiskies, un incontournable.
La chasse au whisky rare
Ma dernière dégustation était organisée par la maison Aberlour en personne. Nous avons été invités avec Arnaud à découvrir (ou redécouvrir) quasiment toute la gamme ainsi qu’une exclusivité qui fut pour moi une véritable révélation. Que dis-je : un coup de foudre !
Cette fameuse dégustation dont je vous parle était organisée en parallèle du Aberlour Hunting Club qui a eu lieu pour la 8ème édition cette année. Je vous confesse que pour moi le bon whisky est une boisson certes noble, mais jamais jusqu’à ce jour je n’avais abordé l’accord mets/whiskies sous un angle gastronomique.
J’étais donc plus que curieux lorsque je suis arrivé avec Arnaud à la dégustation qui se déroulait sur une magnifique péniche accostée en bord de Seine. J’allais enfin pouvoir aborder une facette du single malt que je ne maîtrisais pas bien.
Cette année, l’accent était donné aux produits de la pêche. Les plats furent inspirés par le menu créé pour le Aberlour Hunting Club par Alexandre Couillon chef ** du restaurant « La Marine » à Noirmoutier, et le repas fut tout simplement incroyable. Je n’extrapole pas en disant que c’est une des plus belles expériences de dégustation que j’ai eue avec des spiritueux.
La dégustation fut élégante, intense et pleine de surprises…
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Le Triple Cask le nouvel arrivant
Nouveau-né de la gamme, c’est un whisky qui passe par un affinage de trois fûts différents apportant chacun une palette aromatique différente. Le premier fût utilisé est un fût de bourbon, d’environ 200 litres. Le second fût est un Sherry Butt d’environ 500 litres. Ces deux fûts sont utilisés pour les fameux « double cask » qui sont la signature d’Aberlour. Ici, le whisky est passé dans un troisième fût de Bourbon nommé « Hogshead ».
D’une capacité d’environ 250 litres, ce type de fût est constitué d’anciennes douelles de bois issues de Bourbon Barrels auxquelles on y mêle des douelles neuves. Ce qui m’a tout de suite surpris c’est la fraîcheur de ses arômes de pommes rouge et de caramel au beurre salé, se développent ensuite des notes de vanille et d’épices qui apportent une très belle complexité à l’ensemble et qui soulignent la finesse de ce single malts. La bouche est ronde, savoureuse, suave, les arômes sont délicats, une note subtile de malt et de cerise griotte, la finale est aérienne, vanillé et miellé.
Le bon whisky pour débuter un repas en accord avec des noix de Saint-Jacques.
Le grand classique, Aberlour 12 Non chill filtered
L’expression même de ce qu’est un bon whisky écossais. Le nez est complexe et élégant, le bois a laissé sa place à des notes plus douces de fruits et de vanille. Étonnement un arôme très agréable se démarque, celui de la confiture à l’ancienne, légèrement compotée, que faisaient nos grand-mères.
La bouche est gracieuse, souple et gourmande. Le Sherry est intense et apporte sur le palais des notes de fruits secs, de prune. L’ensemble est équilibré par des saveurs de chocolat, de cannelle et de raisins secs.
En apéritif ou en accord mets-whisky avec du saumon.
A’Bunadh, l’incontournable
La force à l’état brut. Un nez d’une puissance et d’une rare complexité aromatique. Des notes de fruits frais et de pomme rouge qui évoluent doucement sur des arômes de mangues. Les épices se découvrent timides mais puissantes, et on retrouve de la cannelle, du pain d’épices, du clou de girofle… Le Sherry équilibre et souligne le tout avec une légère note tourbée.
L’attaque de la bouche est puissante et opulente, le Sherry se révèle présent mais non-dominant. Doucement, les arômes se réveillent et laissent place aux notes de chocolat, de réglisse et d’épices. On retrouve aussi une légère sensation d’agrumes en bouche qui se fait plus persistante lors de la finale.
C’est le meilleur whisky pour accompagner un plat tel que le magret de canard et apprécier la fin de repas. Quand je déguste ce merveilleux whisky, une citation me vient à l’esprit :
« S’il existait un enfer pour les amoureux et les buveurs, le paradis serait désert. »
Omar Khayyâm, poète et savant perse
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Pourtant, je n’étais pas au bout de mes surprises avec ces trois premières références. La dégustation du
Aberlour 19 ans first fill Sherry Butt
Avant de vous parler du contenu, je dois vous confier que cette bouteille est aussi rare qu’elle est réussie. Cette référence est issue d’un seul fut de Sherry, et la production est limitée à quelques flacons, uniquement produits pour la France.
C’est un donc un whisky d’exception, qu’il sera très rare de croiser.
Un nez qui fait des envieux
Ce qui m’a immédiatement frappé fût le nez puissant et fin aux arômes raffinés de chocolat noir corsé auxquels se mêlent l’intensité du sirop de mélasse et une finale ou ressortent les notes épicées de cannelle, de gingembre et de noix. Le voilà donc ce nez que tout whisky aimerait avoir.
La bouche : vive et équilibrée
Une fois passé cette intensité olfactive je me lance pour la partie gustative. L’attaque est vive et franche, les premiers arômes qui arrivent sont les épices dominées par la réglisse et le clou de girofle qui évoluent ensuite sur des notes plus fruitées de pommes rouges, poires et une note persistante de miel, le Sherry se ressent mais n’est pas omniprésent et apporte un bel équilibre, la note finale de noix rappelle celle du nez.
La persistance en bouche est longue et douce, les épices sont fines et apportent de la fraîcheur à l’ensemble. Rarement un whisky m’a accompagné si longtemps en bouche. Une dégustation que je n’oublierai pas !!
Depuis le début de mon initiation, j’ai eu l’occasion de déguster énormément de différents whiskies, certains incroyables et d’autres qu’il est préférable d’oublier. Ce whisky rentre directement dans mon « Hall of Fame » des spirits. Il est un des meilleurs whiskies de single malt que j’ai dégusté, car il allie complexité et finesse, c’est un whisky qui ravira tous les palais même les plus exigeants.
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De belles bouteilles de whisky à offrir
Une bouteille d’un bon whisky reste mon cadeau de prédilection. Ça me permet de partager ma passion pour les spiritueux. Mais il m’arrive souvent d’être frustré lors de mes achats. Surtout lorsque je souhaite offrir un bon whisky âgé. J’ai tendance à grincer des dents quand je vois certains prix, surtout si la qualité n’est pas au rendez-vous.
Ce que je dois admettre chez Aberlour, c’est que la justesse de leur gamme va me permettre de trouver la bonne référence selon l’occasion, selon mon budget, et surtout avec des cuvées des plus intéressantes. Je pense notamment aux cuvées : A’Bunadh, Aberlour 12 Non chill-filtered ou Aberlour 16 ans, qui sont tout simplement splendides.
Pour cette année je note aussi l’apparition du Triple Cask, un single malt issu d’une triple maturation qui ne vous laissera pas indifférent, moi je ne l’ai pas été. Le rapport qualité-prix est excellent, puisque la première bouteille commence autour de 35€.
Messieurs, l’élégance nous dit qu’il n’est pas bienséant de vous recommander tambours battants ces whiskies. C’est pourquoi je préfère être un rustre que de garder secret leur beauté et vous priver de vivre l’expérience à votre tour.
Gentlemen, Sláinte et bonne dégustation
AB
LES BOUTEILLES
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L’abus d’alcool est dangereux à consommer avec modération.
Création pour Aberlour. Voir notre charte éthique.
Merci Jean 😉
Passionnant ! Une belle découverte à coup sûr, impatient de lire de nouveaux articles.