Si la plupart des jeunes marques de chaussures pour homme de qualité sont fabriquées au Portugal ou en Espagne, il est existe toujours un savoir-faire intéressant chez les Italiens. C’était exactement le constat de Enrico Casati et Jacopo Sebastio en 2013 lorsqu’ils ont créé Veslaca dans le but de proposer aux hommes soucieux de leur style des chaussures en cuir de qualité de fabrication italienne. On sait comment sont les italiens, toujours fiers de leur pays, et ils ont bien raison. C’est dans la région des Marches en Italie que le duo est venu chercher ceux qui allait pouvoir confectionner leurs chaussures, dans le bassin historique du soulier transalpin et plus précisément à Montegranaro sur la côte Adriatique, une ville dans laquelle la culture de la fabrication de chaussures est omniprésente. Mais comme l’explique les fondateurs, « au tout début, cela n’a pas été facile. » Imaginez deux parfaits inconnus, sans aucun contact dans le milieu, tentant d’expliquer leur projet fou de vendre des chaussures sans intermédiaires directement sur internet. J’aurais bien voulu voir en direct la réaction des artisans en les écoutant défendre leur projet !
Velasca débute son aventure en collaborant avec une petite entreprise familiale qui crée des chaussures dans le sous-sol de leur propre maison. Il y a la mère, le père, les enfants et les oncles : dans la famille, la chaussure, ils savent la faire. À côté du crucifix, la mère accroche au mur de la cuisine l’image d’un célèbre acteur italien. Toutes les semaines, avec sa voiture le père fait le tour des collines pour aller parler à l’homme qui fabrique les lacets, puis à celui qui s’occupe uniquement de graver le logo sur les semelles. Ils n’aiment ni le téléphone, ni les courriers. Chaque étape est confiée à un artisan différent, de famille en famille, et chaque contact est très important pour eux.
Enrico & Jacopo
Mais la passion et l’envie de réussir ont permis à ces deux diplômés de l’université Bocconi de Milan de se développer en proposant des modèles classiques, bien exécutés, à moins de 200€.
La chaussure italienne réinventée
Quand on pense « chaussures italiennes », on s’imagine tout de suite un Richelieu d’assez mauvais goût, à la forme très allongée et cousu blake. Il suffit de taper « chaussures italiennes homme » dans un moteur de recherche pour s’en rendre compte. Par chance, ce n’est pas du tout ce qu’ont souhaité proposer les deux fondateurs de Velasca, préférant travailler à partir de formes classiques et intemporelles connues de tous.
Pas facile pour une jeune marque de chaussures de tirer son épingle du jeu. Chez l’homme, ce sont toujours un peu les mêmes modèles qui reviennent. Là où il devient possible de se distinguer, c’est au niveau des formes proposées. À ce petit jeu là, Velasca s’en sort plutôt bien, avec ses modèles aux formes avantageuses et bien proportionnés. Si l’on retrouve parfois dans les visuels de la marque cet art de vivre italien qu’on aime tant, de la Vespa au triporteur en passant par la Fiat 500, l’inspiration à l’origine des modèles reste internationale, pour parler au plus grand nombre.
Tous les modèles sont « fatte a mano » en Italie, et Veslasca insiste sur ce point :
On peut parler de made in Italy seulement si toutes les étapes de la réalisation sont effectuées en Italie Dans les petits ateliers artisanaux dans la région des Marches, la tradition séculaire de la fabrication de chaussures se transmet de père en fils depuis des générations. Tous nos produits sont fabriqués main en Italie, du début à la fin : voici ce qui est selon nous le Made in Italy, le vrai.
Velasca.com
Mais le plus dur pour vendre des chaussures, c’est de le faire en ligne !
Une première boutique en France : la « Bottega » de Paris
Même si les retours sont gratuits vers l’Europe, on est nombreux à aimer essayer avant d’acheter. Encore plus quand il est question de souliers. Velasca l’a très vite compris. Au delà de ses 9 points de vente italiens, la marque dispose aussi d’une boutique à Londres et Paris. Cette dernière est située au 44 rue rue du Dragon, dans le quartier de Saint-Germain-des-Près.
Vous retrouverez évidemment les modèles emblématiques de la marque. Ainsi, vous pourrez comparer et essayer les différentes formes pour trouver celle qui vous correspondra le mieux. Quand une chaussure ne nous va pas, ce n’est pas toujours qu’une question de taille, croyez-moi. Toutes les formes ne correspondent pas à tous les pieds. Dans cette boutique, vous pourrez même prendre rendez-vous en ligne pour bénéficier d’un accompagnement personnalisé, garanti sans attente, lors de vos essayages. Allez y faire un tour, l’accueil est vraiment excellent. D’ailleurs, je ne suis pas le seul à le penser comme l’attestent les commentaires Google. C’est assez rare d’avoir autant de bons retours.
La bottine Bergamin
Il s’agit d’une bottine montante à lacets et à bout rond en cuir suédé marron foncé. La semelle crêpe est en caoutchouc naturel. On retrouve souvent ce type de semelle sur des desert boots mais la preuve en est, elle se marie plutôt bien avec ce modèle. Son principal avantage est d’offrir un bon confort, en plus d’être fabriquée à partir d’une matière 100% naturelle.
Mais un cousu « blake », c’est quoi au juste ? Ce type de montage consiste à coudre les semelles extérieures et intérieures à la tige, d’une seule couture. C’est le montage qui apporte le plus de souplesse et de légèreté à une chaussure. Contrairement à ce que l’on pense généralement, le cousu blake est facilement ressemelable. Une fois la semelle extérieure usée enlevée et le rempli remplacé, la nouvelle semelle extérieure est collée précisément pour que l’aiguille de la machine repasse dans les trous d’origine de la tige, venant fixer cette dernière à la semelle extérieure et intérieure, comme à l’origine. La couleur du caoutchouc naturel contrastant beaucoup avec le marron de la tige, la marque a fait le choix de colorer la semelle pour la rendre plus discrète.
Cette bottine est doublée de cuir et la semelle intérieure de propreté est collée sur une fine couche de mousse pour le confort. Les quartiers sont passepoilés avec une fine bande de cuir marron lisse qui donne une très belle allure à la tige. Le bout est surpiqué avec un fil ton sur ton dont l’utilité n’est qu’esthétique. Les œillets sont de couleur laiton canon de fusil, et les deux derniers du haut sont des crochets d’attache rapide, très utiles pour enfiler et lacer ses chaussures rapidement.
C’est une pièce intemporelle et sobre comme le reste de la collection Veslasca. Le premier port est immédiatement confortable, notamment grâce au cousu blake qui offre plus de souplesse qu’un cousu goodyear. La semelle en crêpe striée (pour limiter la glisse en cas de pluie), flexible et légère, accentue d’autant plus ce ressenti. C’est une paire que beaucoup adoreront porter au quotidien.
Une nouvelle ligne pour femme
La Bergamin que je porte ici vient tout juste de sortir en version femme. La marque a lancé sa gamme féminine avec pour objectif de proposer aux femmes une offre similaire à celle des hommes, adaptée aux pieds plus fins et plus petits. La qualité, la conception et le Made in Italy sont toujours de la partie, il n’y a que certains détails qui changent.
Pour sa gamme féminine, Velasca a fait le choix de proposer des modèles assez proches de ce que l’on retrouve chez les hommes. Il y a un côté unisexe assumé. Leur but est de proposer des modèles racés mais élégants, bien loin des clichés associés à la féminité. Pourquoi les femmes ne pourraient pas porter des brogues ou des moc-toe ? La collection est exclusivement décontractée, mais je pense que certains modèles seront très bien portés par certaines dans des looks plus habillés.
En partenariat avec Velasca. Lire notre charte morale.