Depuis 1952, la Breitling Navitimer incarne l’excellence de l’horlogerie d’aviation avec une aura qui transcende les générations. Cette montre légendaire n’est pas simplement un instrument de mesure du temps, c’est un véritable ordinateur de bord miniaturisé au poignet, un symbole de sophistication technique qui a conquis pilotes, astronautes et amateurs d’horlogerie du monde entier.
Une Dynastie Horlogère au Service de l’Aviation
Pour comprendre la naissance de la Navitimer, il faut remonter à 1884, lorsque Léon Breitling fonde sa manufacture à Saint-Imier, en Suisse. Dès ses débuts, l’entreprise familiale se spécialise dans les chronographes et les instruments de précision destinés aux applications scientifiques, industrielles et sportives. En 1914, son fils Gaston prend les rênes de la maison et continue d’innover, déposant plusieurs brevets qui marqueront l’histoire de l’horlogerie.
En 1915, Breitling franchit une étape décisive en créant l’un des premiers chronographes-bracelets avec un poussoir indépendant à 2 heures, permettant de démarrer et d’arrêter le chronographe. Cette innovation, révolutionnaire pour l’époque, transforme le chronographe de poche en un instrument portable au poignet, parfaitement adapté aux besoins des pilotes naissants. En 1923, la manufacture innove à nouveau en lançant le premier chronographe à poussoirs séparés, avec un second poussoir à 4 heures dédié à la remise à zéro.
Le Chronomat : L’Ancêtre Visionnaire
L’histoire de la Navitimer commence véritablement en 1940, lorsque Willy Breitling, petit-fils du fondateur et visionnaire de génie, dépose un brevet pour un dispositif révolutionnaire. En collaboration avec le mathématicien Marcel Robert, il conçoit un chronographe équipé d’une règle à calcul logarithmique circulaire intégrée à la lunette tournante. Cette invention permet d’effectuer des opérations complexes de multiplication, division, conversion d’unités et calculs de ratios, simplement en tournant la lunette.




En 1942, cette innovation prend vie avec le lancement du Chronomat, contraction de « Chronographe » et « Mathématique ». Destiné initialement aux ingénieurs, scientifiques et hommes d’affaires, ce garde-temps incorpore trois échelles graduées : une échelle tachymétrique pour mesurer la vitesse, une échelle télémétrique pour calculer les distances, et une échelle pulsométrique pour les mesures médicales. On commence à reconnaitre la future Navitimer. Le boîtier de 36mm, équipé du mouvement Venus 175, arbore un design bicompax élégant avec deux compteurs. Une petite merveille qu’on peut de temps en temps croiser en salle des ventes.
Le Chronomat connaît un succès immédiat et reste en production jusqu’à la fin des années 1970. Mais surtout, il pose les fondations d’une révolution à venir : l’adaptation de cette règle à calcul aux besoins spécifiques du monde aéronautique.
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1952 : La Naissance d’une Légende
L’année 1952 marque un tournant dans l’histoire de l’horlogerie aviation. Willy Breitling est approché par l’Aircraft Owners and Pilots Association (AOPA), le plus grand club de pilotes au monde, qui lui demande de créer un chronographe spécifiquement conçu pour ses membres. Les besoins sont précis : les pilotes ont besoin d’un instrument capable d’effectuer tous les calculs de vol essentiels directement depuis leur poignet, dans le cockpit, de temps en temps avec des gants, mais surtout avec des instruments bien plus rudimentaires que les iPad d’aujourd’hui.

Notons que ce n’est que le 2 mai 1952 qu’aura lieu le premier vol commercial d’un avion à reaction ! À cette époque, rappelons-le, les ordinateurs sont des machines gigantesques qui occupent des pièces entières. Les calculatrices de poche n’existeront pas avant les années 1970. Dans les cockpits, les pilotes utilisent le E6B, un calculateur de vol circulaire en carton ou en métal, pour effectuer leurs calculs.
L’idée de Willy Breitling est audacieuse : miniaturiser cet outil et l’intégrer dans une montre-bracelet.

La réponse de Breitling est la Navitimer, contraction évidente de « Navigation » et « Timer ». Ils adorent les contractions chez Breitling !
Willy adapte la règle à calcul logarithmique du Chronomat spécifiquement pour l’aviation, l’intégrant dans une lunette bidirectionnelle cerclée de petites « perles » facilitant la manipulation, même avec des gants. Ce calculateur circulaire permet aux pilotes d’effectuer presque instantanément des calculs cruciaux :
- vitesse moyenne
- distance parcourue
- consommation de carburant
- taux de montée ou de descente
- conversions entre miles terrestres, kilomètres et miles nautiques
- conversions entre gallons et litres pour le carburant.
Le boîtier de 41mm, exceptionnellement grand pour l’époque, garantit une lisibilité maximale. Le cadran noir intégral arbore de larges chiffres arabes luminescents enduits de radium, offrant un contraste optimal dans l’obscurité du cockpit. La configuration tricompax, avec trois compteurs positionnés à 3, 6 et 9 heures, abandonne le design bicompax du Chronomat pour une meilleure ergonomie de lecture. Au cœur de cette première Navitimer bat le mouvement Venus 178, un calibre à roue à colonnes réputé pour sa robustesse et sa précision.

L’Ère AOPA : Les Premières Navitimer Sans Logo Breitling
Les toutes premières Navitimer produites en 1952 sont particulièrement recherchées des collectionneurs pour une raison surprenante : elles ne portent aucune inscription Breitling sur le cadran. Ces montres exclusives, distribuées uniquement aux membres de l’AOPA, arborent fièrement le logo ailé de l’association à 12 heures, avec simplement l’inscription « Navitimer » en bas du cadran. Le nom Breitling n’apparaît que sur le fond du boîtier.


Ces pièces historiques, dépourvues même de numéro de référence, représentent aujourd’hui le Saint Graal pour les collectionneurs, atteignant régulièrement des sommes comprises entre 20 000 et 25 000 euros lors des ventes aux enchères. Leur rareté et leur statut de premières Navitimer jamais produites en font des objets de convoitise absolue.

1954-1956 : L’Intermède Valjoux 72
Une parenthèse intrigante s’ouvre en 1954. Face à une probable pénurie du mouvement Venus 178, Breitling produit une série de Navitimer équipées du Valjoux 72, un mouvement chronographe légendaire utilisé dans d’innombrables garde-temps d’exception comme notamment la Rolex Daytona ou la Heuer Carrera. Ces montres, dont le numéro de référence reste mystérieux (Breitling ayant peut-être conservé la dénomination 806), sont aujourd’hui parmi les plus rares de la famille Navitimer. Peu connues même des collectionneurs avertis, elles témoignent de la capacité d’adaptation de la manufacture face aux contraintes d’approvisionnement de l’époque.
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1955 : La Référence 806, L’Icône Universelle
À la fin de l’année 1955, Breitling décide d’ouvrir la Navitimer au grand public. Le cadran évolue : le nom Breitling fait son apparition au-dessus du logo AOPA, parfois surmonté du célèbre « B » stylisé. La manufacture attribue alors rétroactivement à ce modèle la référence 806, qui deviendra l’une des plus légendaires de l’histoire horlogère. Cette décision marque le début de la démocratisation de la Navitimer au-delà du cercle fermé des pilotes professionnels.
La référence 806 connaît un succès phénoménal et reste en production pendant près de deux décennies. Toujours équipée du robuste Venus 178, elle incarne l’essence même de la Navitimer : un cadran intégralement noir, des chiffres arabes luminescents, une lunette perlée caractéristique comptant environ 125 perles (contre moins dans les versions ultérieures), et cette règle à calcul qui fascine autant qu’elle intimide les néophytes.

Les Évolutions des Années 1960
Le début des années 1960 voit apparaître une modification esthétique majeure : les sous-cadrans passent du noir intégral au blanc contrasté, créant le célèbre design « panda inversé » qui améliore considérablement la lisibilité. Cette esthétique avait d’abord été introduite sur la SuperOcean en 1957 avant d’être adoptée sur la Navitimer.
Vers 1965, une autre transformation iconique s’opère : le logo AOPA est progressivement remplacé par le fameux logo aux deux avions superposés, symbole de la suprématie de Breitling dans le monde de l’aviation. La lunette évolue également, passant de son aspect perlé original à un profil cranté, plus moderne et tout aussi fonctionnel. Certains modèles continuent néanmoins d’arborer le logo AOPA, créant une diversité qui ravit aujourd’hui les collectionneurs.


À la fin des années 1960, face à une demande croissante et à des difficultés d’approvisionnement du Venus 178, Breitling introduit le Valjoux 7740, un mouvement à cames plus moderne (bien que dépourvu de la prestigieuse roue à colonnes du Venus), plus facile à entretenir et offrant l’avantage d’une indication de la date à 4h30. Ces modèles portent les références 7806 ou 806-36, marquant une transition vers la modernité.
Les modèles « Big Case » apparaissent également en 1968, avec les références 816 et 1806 – qui ne sont malheureusement pas les plus élégants – arborant des boîtiers légèrement plus imposants et parfois équipés du Valjoux 72, bouclant ainsi la boucle avec l’intermède de 1954.


Un Design Reconnaissable Entre Mille
La silhouette de la Navitimer est immédiatement identifiable. Son boîtier généreux, traditionnellement proposé en 46mm mais décliné aujourd’hui en plusieurs dimensions pour s’adapter à tous les poignets, affirme une présence imposante sans jamais verser dans l’excès.
Le cadran, dense et technique, révèle toute la complexité de cet instrument. Trois compteurs de chronographe se déploient harmonieusement, tandis que la fameuse règle à calcul circulaire entoure le cadran, offrant une signature visuelle unique. Les index bâtons luminescents et les aiguilles élégantes garantissent une lisibilité optimale, même dans des conditions difficiles.
La lunette crantée bidirectionnelle, élément distinctif par excellence, n’est pas qu’esthétique : elle permet de manipuler avec précision la règle à calcul, transformant la montre en véritable outil de navigation.

Une Mécanique d’Excellence
Au cœur de la Navitimer bat un mouvement chronographe de haute précision. Les modèles récents sont équipés du calibre manufacture Breitling 01, un mouvement automatique visible à travers le fond saphir, offrant une réserve de marche de 70 heures. Certifié chronomètre par le COSC, il garantit une précision quotidienne exemplaire.
La complexité mécanique se traduit par des fonctions chronographiques sophistiquées, permettant de mesurer des temps courts avec une exactitude remarquable. Chaque poussoir, chaque rouage témoigne du savoir-faire horloger suisse porté à son apogée.

1962 : La Conquête Spatiale avec le Cosmonaute
Le 24 mai 1962, la Navitimer écrit l’une de ses pages les plus glorieuses. Ce jour-là, le lieutenant commandant Scott Carpenter, l’un des sept astronautes originaux du programme Mercury, décolle à bord de la capsule Aurora 7 pour devenir le deuxième Américain à effectuer une orbite autour de la Terre. À son poignet : une Navitimer unique, spécialement modifiée selon ses spécifications.


Carpenter, pilote d’essai de la Navy et amateur reconnu de Navitimer, avait identifié un problème crucial : dans l’espace, où le soleil se lève et se couche toutes les 90 minutes lors d’une orbite terrestre, une montre traditionnelle à affichage 12 heures devenait source de confusion entre jour et nuit, matin et après-midi. Responsable de l’équipement de navigation à bord du vaisseau Mercury, Carpenter contacte personnellement Willy Breitling avec une demande précise : une Navitimer à affichage 24 heures.
Le défi est de taille, mais Willy Breitling l’accepte sans hésitation. En quelques semaines seulement, son équipe modifie le mouvement Venus 178 pour que l’aiguille des heures n’effectue qu’un seul tour de cadran par jour au lieu de deux. La lunette est également élargie à environ 42,5mm (contre 40,5mm pour les modèles standards) pour faciliter la manipulation avec des gants spatiaux. Un bracelet métallique extensible spécial est créé pour s’adapter par-dessus la combinaison spatiale.


Carpenter est désigné pour la mission MA-7 le 15 mars 1962. La montre est livrée à Carpenter seulement cinq jours avant le décollage. Le 19 mai 1962, l’astronaute écrit au président de la Wakmann Watch Company (distributeur américain de Breitling) : « Juste entre nous, je prévois de l’emporter avec moi. J’espère qu’elle résistera à l’environnement. »
Le 24 mai 1962, Carpenter effectue trois orbites autour de la Terre lors d’une mission d’environ cinq heures, avec sa Navitimer au poignet. Cette mission fait de la Navitimer la première montre-bracelet suisse à voyager dans l’espace (une distinction importante, John Glenn ayant porté un chronographe de poche Heuer lors de sa mission précédente).

L’amerrissage dans l’Atlantique, à près de 400 kilomètres du point prévu, est dramatique. La capsule et la montre de Carpenter restent immergées dans l’eau salée pendant trois heures avant la récupération. Le Cosmonaute subit des dommages irréparables dus à la corrosion. Breitling remplace immédiatement la montre de Carpenter par un nouveau modèle, et la pièce historique endommagée disparaît pendant 60 ans dans les archives familiales de Breitling, jusqu’à sa révélation publique en 2022, lors du 60e anniversaire de la mission.
Le Cosmonaute devient un modèle de production dès 1962, conservant fidèlement les spécifications de Carpenter : affichage 24 heures, cadran noir avec le logo AOPA, et cette règle à calcul légèrement simplifiée mais tout aussi fonctionnelle. Il devient rapidement une pièce de collection prisée, portée par plusieurs autres astronautes et amateurs d’horlogerie spatiale.

1969 : La Révolution du Chrono-Matic
L’année 1969 marque un tournant historique dans l’histoire horlogère mondiale : la course au premier chronographe automatique. Trois groupes s’affrontent dans cette compétition féroce : Zenith avec son El Primero, Seiko au Japon, et un consortium audacieux formé par Breitling, Heuer-Leonidas, Hamilton-Buren et Dubois-Dépraz.
Le 3 mars 1969, lors d’une conférence de presse simultanée à New York et Genève, Breitling présente triomphalement le Chrono-Matic, devançant Zenith de quelques jours seulement. Ce mouvement révolutionnaire, le Calibre 11, est le fruit d’une collaboration de plusieurs années et d’un investissement colossal. Il arbore une architecture modulaire unique avec un micro-rotor et, particularité surprenante, la couronne positionnée à gauche du boîtier pour éviter qu’elle ne s’enfonce dans le poignet lors de mouvements brusques.

La Navitimer adopte immédiatement ce mouvement révolutionnaire, devenant la référence 1806, surnommée « Navitimer Chrono-Matic ». Avec son boîtier plus imposant approchant les 48-49mm et son design modernisé, elle incarne la Navitimer de l’ère moderne, fusionnant tradition et innovation technologique.
Cette victoire dans la course au chronographe automatique consolide définitivement la réputation de Breitling comme innovateur horloger de premier plan.
La Crise du Quartz : Survie et Résilience
Les années 1970 apportent la pire tempête que l’industrie horlogère suisse ait jamais connue : la crise du quartz. L’arrivée massive de montres japonaises à quartz, précises, bon marché et modernes, décime l’horlogerie mécanique traditionnelle. Breitling, comme la quasi-totalité de l’industrie suisse, vacille sous le choc.
En 1978, la famille Breitling est contrainte de vendre l’entreprise à Ernest Schneider, pilote passionné et entrepreneur horloger. Cette vente, qui aurait pu sonner le glas de la Navitimer, se révèle être son salut. Schneider croit viscéralement en l’avenir de l’horlogerie mécanique et refuse de sacrifier l’héritage Navitimer sur l’autel de la modernité électronique.
Paradoxalement, Breitling lance dans cette période tourmentée des versions quartz de la Navitimer, d’abord avec affichage LED dans les années 1970, puis LCD. Ces modèles, aujourd’hui curiosités pour collectionneurs, conservent néanmoins la signature indéfectible de la Navitimer : sa règle à calcul circulaire. Même à l’ère digitale, l’ADN demeure.
Dès le milieu des années 1990, la renaissance est en marche. La Navitimer retrouve son lustre d’antan, portée par un regain d’intérêt mondial pour l’horlogerie mécanique de qualité. Les collectionneurs redécouvrent les modèles vintage, les prix s’envolent, et Breitling peut à nouveau investir dans le développement de cette icône.
2009 : Le Calibre 01, Renaissance Manufacture
L’année 2009 marque un tournant stratégique majeur pour Breitling et la Navitimer : le lancement du Calibre 01, premier mouvement chronographe entièrement développé et fabriqué en interne. Cette prouesse technique représente l’aboutissement de l’expertise centenaire de Breitling en chronométrie.

Le Calibre B01 est un mouvement automatique à roue à colonnes, mécanisme aristocratique offrant une précision et une fiabilité exceptionnelles. Certifié chronomètre par le COSC (Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres), il garantit une précision quotidienne de -4/+6 secondes. Sa réserve de marche impressionnante de 70 heures permet de laisser la montre au repos pendant tout un week-end sans qu’elle ne s’arrête.
Initialement introduit dans la Chronomat en 2009, le Calibre 01 équipe la Navitimer à partir de 2011. Les ponts et la masse oscillante, visibles à travers un fond saphir, portent le prestige manufacture gravé dans l’acier. La Navitimer B01 devient alors non seulement un instrument de navigation aérienne, mais également une vitrine du savoir-faire horloger contemporain.

Ce mouvement a depuis donné naissance à plusieurs variantes : le Calibre B02 (identique au B01 mais à remontage manuel, utilisé notamment dans le Cosmonaute moderne), le B03 avec fonction rattrapante, et le B04 avec indication GMT.


2019 : L’Hommage Historique – La Navitimer 806 1959 Re-Edition
Au salon Baselworld 2019, qui était d’ailleurs la dernière édition de ce salon horloger iconique, Breitling crée la sensation en dévoilant une réédition méticuleuse de la légendaire référence 806 de 1959. Cette recréation, d’une fidélité stupéfiante, témoigne du respect absolu de la maison pour son héritage.
La Navitimer 806 1959 Re-Edition reproduit chaque détail avec une précision maniaque : le boîtier de 41mm, les chiffres arabes luminescents, la lunette perlée caractéristique, le cadran noir intégral avec le logo AOPA, et même le verre acrylique (plexiglas) bombé qui donnait aux montres vintage leur caractère si particulier. Les seules concessions à la modernité : du Super-LumiNova au lieu du radium radioactif original, une légère amélioration de l’étanchéité (toujours modeste), et surtout le Calibre Manufacture B09.

Ce mouvement, développé spécifiquement pour les rééditions historiques, dérive du Calibre 01 mais dans une version à remontage manuel, fidèle à l’esprit du Venus 178 original. Certifié COSC, il allie l’âme mécanique des années 1950 à la fiabilité du XXIe siècle.
Cette réédition, produite en série limitée, s’est arrachée à prix d’or, confirmant l’appétit insatiable des collectionneurs pour l’authenticité historique.
Les Déclinaisons Contemporaines
Aujourd’hui, la collection Navitimer se décline en une palette raffinée qui respecte l’héritage tout en s’adaptant aux goûts contemporains :
- La Navitimer B01 Chronograph perpétue l’héritage avec son mouvement manufacture Calibre B01 et son design fidèle à l’esprit originel. Disponible en 41mm, 43mm ou 46mm, en acier inoxydable, or rouge, platine ou versions bicolores, elle offre une polyvalence remarquable. Les cadrans se déclinent en noir, bleu, vert, argenté, parfois agrémentés de complications comme le GMT.
- La Navitimer Automatic, introduite pour ceux qui privilégient l’élégance quotidienne à la complexité chronographique, conserve la règle à calcul signature mais simplifie le cadran en supprimant les compteurs. Plus épurée, plus accessible, elle séduit une clientèle cherchant l’iconographie Navitimer sans l’intimidation technique.
- Le Navitimer Cosmonaute, perpétuellement recréé depuis 1962, maintient son affichage 24 heures unique. L’édition limitée de 2022, en platine avec 50 exemplaires seulement, commémore le centenaire de la naissance de Scott Carpenter avec des gravures spéciales sur les ponts du mouvement : « Carpenter », « Aurora 7 », « 3 orbits around the Earth », « Mercury 7 ».
Les Éditions Spéciales célèbrent régulièrement l’héritage aéronautique : versions rendant hommage aux forces aériennes, aux escadrilles mythiques, aux premières Navitimer AOPA. Chaque édition limitée devient instantanément objet de convoitise pour les collectionneurs.
Un Symbole de Statut Intemporel
Cette montre a orné le poignet de personnalités légendaires qui ont marqué leur époque. Miles Davis, génie du jazz et icône de style, ne se séparait jamais de sa Navitimer, symbole parfait de la sophistication urbaine qu’il incarnait. Le regretté Serge Gainsbourg, poète provocateur et dandy parisien, arborait lui aussi ce chronographe emblématique.

Le monde de la course automobile a également succombé au charme de la Navitimer. Jim Clark, double champion du monde de Formule 1, Graham Hill, champion du monde et vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis, et Jo Siffert, pilote suisse de légende, ont tous choisi la Navitimer comme compagnon de leurs exploits sur circuit. John Travolta, pilote privé qualifié sur Boeing 747 et ambassadeur Breitling de longue date, incarne aujourd’hui cette tradition d’excellence aéronautique. David Beckham, icône de style global – aujourd’hui ambassadeur Tudor – a également été photographié portant une Navitimer, confirmant son statut de montre transcendant les générations et les disciplines.
Au-delà de ces figures publiques, la Navitimer reste la montre de prédilection d’innombrables pilotes de ligne, commandants de bord et aviateurs passionnés à travers le monde. Dans les cockpits des compagnies aériennes, elle demeure un symbole de compétence et d’excellence professionnelle. L’anecdote persiste : interrogé sur son choix de porter une Breitling, un pilote de ligne répondrait invariablement « J’ai besoin d’une Navitimer pour mes calculs ! » – témoignage éloquent de la considération dont jouit cette montre dans le milieu aéronautique.

Au-delà de son prestige, la Navitimer séduit par sa polyvalence remarquable. Suffisamment technique pour satisfaire les puristes et les professionnels, suffisamment élégante pour accompagner un costume trois-pièces lors d’événements formels, elle transcende les codes vestimentaires et les générations. Elle peut se porter avec une combinaison de vol le matin, un blazer décontracté l’après-midi, et un smoking le soir.
Peu de montres possèdent cette versatilité !
Plus Qu’une Montre, un Héritage Vivant
De sa naissance en 1952 dans les bureaux de Willy Breitling, en réponse à la demande précise de l’AOPA, jusqu’aux modèles contemporains équipés du Calibre B01 manufacture, la Navitimer a traversé sept décennies d’histoire horlogère mouvementée. Elle a survécu à la crise du quartz qui a décimé l’industrie suisse, elle a voyagé dans l’espace au poignet de Scott Carpenter, elle a accompagné des légendes du jazz, du sport automobile et de l’aviation dans leurs plus grands moments.
Chaque Navitimer porte en elle cette histoire foisonnante :
- les 125 perles de la lunette des premiers modèles 806, conçues pour être manipulées avec des gants de vol
- le logo AOPA qui rappelle l’origine professionnelle exclusive de la montre
- le mouvement Venus 178 à roue à colonnes qui battait dans les premières références
- l’affichage 24 heures du Cosmonaute pensé pour l’obscurité de l’espace
- la révolution du Chrono-Matic de 1969
- la sophistication technique du Calibre B01 qui allie tradition et modernité.
Sept décennies après sa création, alors que les montres connectées envahissent les poignets et que l’intelligence artificielle promet de tout révolutionner, la Navitimer demeure résolument pertinente. Elle nous rappelle que le génie humain ne réside pas dans la simplicité de l’affichage digital, mais dans la complexité maîtrisée d’une mécanique perfectionnée. Elle célèbre l’ère où calculer sa consommation de carburant exigeait de tourner physiquement une lunette graduée, où naviguer exigeait intelligence et compétence, où le temps n’était pas une donnée abstraite mais une réalité physique incarnée par des roues, des leviers et des ressorts.
Pour ces raisons et tant d’autres, la Breitling Navitimer reste, indubitablement, l’une des montres les plus désirables, les plus respectées et les plus emblématiques jamais créées. Elle n’est pas une relique nostalgique d’un passé révolu, mais un héritage vivant qui continue d’inspirer chaque nouvelle génération de passionnés d’horlogerie et d’aviation. Sa légende ne fait que commencer.




