Vous comme moi, on en a vu des marques de montre se créer ces dernières années. Et ce n’est pas que des réussites. Parfois c’est très rétro, et parfois c’est totalement futuriste et on y comprend rien. Sans oublier les projets cheap, avec du faux Swiss Made, ou carrément une piètre qualité qui ne se cache pas et qui mise tout sur le prix et le « style ». Hummm, stop !
Si vous prenez le temps de trainer un peu sur la toile, vous avez déjà dû croiser le site Les Rhabilleurs, spécialisé dans les montres pour homme. Quelqu’un m’a dit récemment, « les Rhabilleurs, c’est un peu la version horlogerie de VGL« . J’avoue avoir été flatté tant j’apprécie le travail de Gabriel – le fondateur – et de ses deux acolytes, Nicolas et Jérome. Après avoir tenu le blog pendant une dizaine d’années, ils ont récemment lancé leur marque d’accessoires pour montre – Joseph Bonnie – et maintenant leur marque de montres appelée « Serica ».
« Serica » ! C’est quoi ?
Bonne question mon capitaine ! C’est avant tout le nom d’un projet, celui de créer une montre mécanique robuste, élégante et accessible, avec de vraies morceaux d’horlogerie à l’intérieur. Mais en plus d’avoir toutes ces caractéristiques totalement désirables, la montre devait être un objet du quotidien, un compagnon fidèle qu’on peut porter pour nager, grimper l’Everest ou se lancer dans la rénovation d’une maison dans le Perche (c’est du vécu) !
Finalement, le cahier des charges de ce projet était de créer une « toolwatch », c’est à dire une montre robuste et tout-terrain. Voilà l’idée qui a émergé un soir entre la team des Rhabilleurs et Matthew Hranek autour d’un negroni à Genève. Et puis chemin faisant et l’envie naissant, ils ont finalement lancé la création de ce qui allait devenir la première montre Serica W.W.W. « WMB EDITION » (à prononcer « dobeule iou m bi édichione »).
Je vais revenir plus tard sur le W.W.W – qui n’a rien à voir avec le World Wide Web – mais je voulais d’abord finir par vous parler de Matthew Hranek. Si vous ne le connaissez pas, je ne vais pas vous en vouloir car je l’ai moi même rencontré il y a très peu de temps. C’est un photographe, réalisateur, voyageur, men style editor au Condé Nast Traveler, et auteur de l’ouvrage à succès « A Man & His Watch ». Il a récemment lancé le magazine WM BROWN, qui sort chaque saison et qui traite de tout ce qu’un gentleman épicurien peut aimer. Voilà pour les présentations, mais parlons montre désormais.
Wrist. Watch. Waterproof.
Vous l’avez ? Exactement, c’est la raison pour laquelle cette Serica s’appelle la W.W.W. Car le but était avant tout de créer une montre de poignet « Wrist Watch », qui soit étanche « Waterproof ». Mais il fallait aussi dessiner un boitier qui ne serait pas un clone d’une pièce déjà connue (compliqué !) ou encore un patchwork d’éléments iconiques.
Les détails de cette première montre Serica
C’est à ce moment que la fine équipe des Rhabilleurs a activé toutes ses connaissances et son savoir-faire pour dessiner un modèle qui corresponde à leurs envies. Il en résulte une montre de 37,7 mm de diamètre pour une épaisseur de 10,85 mm (verre compris) et une entre-corne de 20mm. Elle est dotée d’une couronne vissée de belle taille, d’un fond en acier avec de petites gravures qui reprennent les références de cette montre tout en laissant une large place au centre pour le faire graver par exemple. Le cadran laqué noir ou blanc, au choix, dispose d’une double rangée de chiffres peints, de 1 à 12 en principal et de 12 à 24 secondaire. Les index peints et traités aux SuperLuminova empruntent le chemin de fer qui longe la périphérie du cadran et lui donne une superbe allure. Vous remarquerez aussi qu’ils ont fait le choix de ne pas afficher de marque sur le cadran, car pour eux ce n’est pas la marque le plus important, mais bien la montre en elle-même.
Le boitier est fabriqué dans un acier 316L, bien connu dans l’horlogerie. La finition oscille entre poli miroir et brossé, ce qui rythme avec justesse l’impact de la lumière sur cette montre qui est à la fois assez brillante pour qu’on la remarque et assez mat et discrète pour se faire oublier. Les plus attentifs auront remarqué que les cornes sont percées et que le boitier dispose d’une lunette « step », c’est à dire quelle est clipée au boitier en retrait de la bande de carrure et qu’elle vient en sur-épaisseur de celui-ci sans pour autant en être totalement dissociée. Testée pour une étanchéité garantie à 100m / 330ft, cette montre vous permettra de supporter largement toutes les baignades que vous pourrez lui faire subir, même celle de minuit un peu pompette dans le jacuzzi de ce bon copain qui sait recevoir !
Pour finir, ouvrons le fond vissé où est placé un mouvement à remontage manuel ETA 2801 ou Sellita SW210-1 (en fonction des approvisionnements), doté d’une réserve de marche de 42 heures. Honnêtement, je n’ai rien à ajouter sur ces mouvements si ce n’est de dire que ce sont des références incontestées, reconnus pour être robustes et fiables. Vous n’aurez aucun soucis à vous faire, ni aujourd’hui ni dans les années à venir.
Le choix dans les finitions
Maintenant c’est à vous de travailler. Car une fois que l’envie d’acheter cette montre sera assez forte et qu’elle occupera une large place dans vos pensées, encore faudra-t-il choisir les aiguilles, le cadran et le bracelet de votre montre.
Pour les aiguilles, vous aurez le choix entre une « broad arrow » très large associée à une aiguille dauphine, qui lui donne une allure plus « toolwatch », ou 2 aiguilles « alpha », fines et élancées, qui sont quant à elle plus discrètes.
Pour le cadran il s’agira de choisir si vous êtes plutôt noir ou blanc. Je crois que le noir remporte un franc succès, mais le blanc a aussi ses aficionados. Je ne vais pas vous cacher que j’ai une préférence pour le noir, mais cela est un avis totalement subjectif !
Enfin le bracelet, qui est un modèle type U.S Military en cuir noir ou cognac, fabriqué en France. C’est une seule lanière de cuir qui passe sous les pompes et cela permet de l’enfiler sans devoir démonter les pompes, et donc de le changer tous les matins si on veut en fonction de l’humeur. Il a l’avantage de ne pas avoir la sur-épaisseur ou l’extrême longueur d’un NATO qui peut être désagréable si on souhaite garder une montre plate et discrète. Mais pour les inconditionnels de ce type de bracelet en Nylon, Serica propose un modèle beige sable pour les cadrans noirs et bleu amiral pour les cadrans blancs. Ils ont pensé à tout !
Le label « Swiss-Made »
Ce n’est pas toujours l’assurance d’avoir une montre de qualité – car certains fabricants en abuse – mais dans le cas présent la marque ne s’en cache pas, tous les composants de cette Serica W.W.W ne sont pas entièrement fabriqués dans les Alpes Suisse. Le plus important pour les créateurs de cette montre était d’avoir une montre dessinée en France, assemblée et contrôlée en Suisse, dont la chronométrie et l’étanchéité seraient testées par des horlogers compétents.
Et je vous assure que pour bien connaitre Gabriel et Jérome, ils sont assez exigeants pour avoir poussé la qualité de leur montre à un niveau qu’il est assez rare de voir dans cette gamme de prix.
En précommande pour septembre
Oui, je sais, c’est loin septembre. Mais je crois qu’on fini par s’habituer à la pré-commande non ? Dans tous les cas c’est le meilleur moyen d’avoir des produits de qualité, sans en fabriquer plus qu’il n’en faut, et avec un budget très serré. Il faudra faire une petite place dans votre boite à montres et débourser la somme de 580€ pour acquérir cette jolie tocante, uniquement disponible sur le site Serica.
Que vous dire de plus à part le fait que je viens tout juste de cliquer sur le bouton « valider la commande ». Hâte de la recevoir !
