À Nantes, en automne comme en hiver, il pleut souvent, très souvent même, sans parler de l’humidité. Ça fait 26 ans que j’habite ici, je m’y connais en crachin. Vous me direz, la Bretagne n’est pas très loin. Dans ces conditions, il devient alors indispensable de s’équiper en investissant dans des vêtements de pluie de qualité. Avouons-le, ça nous est tous déjà arrivé de tomber sur un cycliste ou un piéton téméraire, trempé jusqu’à la moelle pour avoir tenté de se rendre au boulot en sweatshirt un matin de Mars. Vous vous êtes moqué ? À la bonne heure. Rien de tel qu’une bonne moquerie pour pousser quelqu’un à s’équiper une bonne fois pour toute. Comme le disait si bien l’écrivain et randonneur anglais Alfred Wainwright : « There’s no such thing as bad weather, only unsuitable clothing ». Vous savez désormais ce qu’il vous reste à faire.
Maintenant, la question est de définir quel vêtement et quelle technologie sont les plus adaptés à vos besoins. Une veste en coton ciré ne vous protégera pas de la même façon qu’un modèle en coton Ventile® ou en Goretex®. Membrane, capuche, fermetures, coutures sont autant de détails importants qu’il faut étudier lorsqu’on se renseigne sur un produit. Rassurez-vous, on va tout vous expliquer de A à Z.
Une bonne membrane imperméable
Avant d’acheter, vous devez impérativement vous renseigner sur les types de tissus /membranes correspondant à vos besoins. Par exemple, en admettant que vous cherchiez seulement à vous protéger des averses occasionnelles, une veste en coton ciré ou en polyester enduit fera très bien l’affaire. Elles auront l’avantage de rester casual. De nombreuses marques en proposent, à des prix accessibles. Maintenant, si l’imperméabilité limitée des produits évoqués précédemment ne suffit pas, il faut peut-être se tourner vers une sofshell / hardshell. Une sofshell est une sorte d’hybride entre une polaire et une veste de pluie. Malgré leur imperméabilité correcte, elles ne sont pas conçues pour vous maintenir au sec sous une pluie battante, mais pour vous apporter une protection suffisante dans un environnement sec et froid. La hardshell, elle, est une veste dotée d’une membrane et portée en troisième et dernière couche, par dessus une polaire par exemple. Ce type de veste permet d’atteindre un plus haut niveau d’imperméabilité.
En général, l’imperméabilité d’un tissu se mesure en mm de colonne d’eau. Pour déterminer l’imperméabilité d’un vêtement, on place un cylindre sur un échantillon de membrane que l’on remplit d’eau progressivement. La hauteur atteinte par l’eau dans le cylindre au moment où elle traverse le tissu permet de déterminer la pression en colonne d’eau à partir de laquelle le tissu n’est plus étanche. On considère qu’une membrane dotée d’une bonne imperméabilité se situe aux alentours de 10.000mm. Sachant qu’une grosse averse ne représente pas plus de 2 000mm de colonne d’eau, c’est largement suffisant pour les randonnées légères et les voyages. On a souvent du mal à trouver cette information sur les fiches produits car les marques ne l’indiquent pas systématiquement. N’hésitez pas à demander au vendeur ou envoyer un message au service client pour avoir l’info. Sous les barres des 200 €, vous trouverez des produits de qualité, durables. À moins de pratiquer des sports de haute-montagne, pas besoin de goretex®. On vous a ajouté une liste des meilleures marques en fin d’article.
Des coutures robustes et étanches
Une bonne veste imperméable vous accompagnera dans toutes vos aventures, randonnées en forêt, trek au cœur des Carpathes, et ce pendant plusieurs années. Vous allez bouger, être en perpétuel mouvement, porter un sac-à-dos lourd même. Il est donc absolument nécessaire d’avoir un vêtements doté de coutures robustes et étanches. Si toutes les marques ne l’indiquent pas, certaines jouent le jeu de la transparence en indiquant la façon dont les coutures sont protégées. La plupart du temps, des bandes adhésives sont placées le long des coutures internes et scellées par thermocollage. D’autres marques utilisent les ultrasons pour sceller les coutures mais c’est plus rare, et plus couteux. Il est donc très important de se renseigner sur la façon dont les coutures sont protégées.
Des fermetures à l’épreuve de la pluie
Ce qui vaut pour les coutures vaut aussi pour les fermetures et les curseurs. Tout d’abord, une fermeture doit bien glisser, sans offrir de résistance ni d’à-coups. Les curseurs et les tirettes, eux, doivent inspirer confiance, paraître solides. Vous n’avez clairement pas envie que la fermeture d’aération au niveau des aisselles casse par exemple. Concernant l’étanchéité des fermetures, il existe plusieurs écoles :
- Un zip classique recouvert par la membrane. C’est le cas de ma Patagonia.
- Une bande de polyuréthane est placée au dessus du ruban. Solution déperlante mais pas étanche. Avec le temps, la protection s’abîme.
- Le ruban est directement conçu en polyuréthane. Offre une bonne étanchéité. C’est le cas du modèle Aquaseal de la marque YKK, le leader mondial de la fermeture éclair.
Pour ne pas se tromper, rien de tel que de tester les fermetures et les curseurs / tirettes en magasin. YKK et RiRi sont les références en la matières. Certains apprécieront la présence de fermeture à double curseurs sur leur veste, pour plus de praticité. À vous de voir.
Des caractéristiques techniques variées
Les équipements et caractéristiques techniques d’un vêtement de pluie sont des éléments à ne pas négliger. Aujourd’hui, les fabricants redoublent d’inventivité pour mettre au point des pièces aussi techniques que pratiques. Que doit on attendre d’une veste de pluie ?
- Une bonne respirabilité / ventilation. La vapeur d’eau corporelle doit pouvoir être évacué. Les ouvertures zippées au niveau des aisselles servent à cela. Si vous souhaitez comprendre comment est mesurée l’indice de respirabilité d’un vêtement, c’est par ici.
- Une bonne modularité. La veste doit pouvoir s’adopter à votre corps et aux couches de vêtements que vous ajoutez en dessous d’elle au moyen de cordons de serrage pratiques.
- Le cou doit être protégé par un col montant et la capuche doit avoir une bonne tenue, une bonne profondeur pour pouvoir accueillir casques, bonnets, cagoules ou casquettes si besoin est. Elle doit pouvoir se régler au niveau du cou et de la tête.
- Les manches doivent pouvoir être réglée, à l’aide de scratch, de pressions ou d’aimants. Certaines vestes ont des passe-mains intégrées qui font office de mitaines.
Voilà à peu près ce sur quoi il faut se concentrer. Pour autant, certaines marques poussent les caractéristiques assez loin en proposant des doublures techniques en carbone alimentées par batterie, ou des harnais pour porter sa veste comme un sac. Pas pour tout le monde donc.
Une coupe adaptée pour la pluie
Pour conclure, je tiens à insister sur l’importance d’une coupe adaptée. Question longueur, une veste classique tombera généralement au niveau de votre braguette, comme la Mammut Convey Tour. Certaines descendront un peu plus bas comme la Canada Goose Seawolf. Le tout est que vous soyez mobile et à l’aise. La coupe doit être suffisamment ample pour pratiquer la technique de l’oignon. Vive les sous-couches. Attention, les tailles sont pensées pour permettre le layering, pas la peine de prendre 3 tailles au dessus. Vérifiez bien les tableaux des tailles ou rendez vous en boutique pour essayer. Et si jamais vous avez peur d’être mouillé en bas, les pantalons techniques sont vos amis.
Enfin pour finir en beauté, je vous ai concocté une liste des meilleures marques de vêtements de pluie pour homme. On répond à toutes vos questions ici sur Instagram pour vous aider à choisir.
À bientôt