En triant ma garde-robe, j’ai pu me rendre compte de l’importance des chemises dans mon style. Elles sont un pilier de mon look. Il est vrai que je porte peu de t-shirts. C’est probablement parce que j’adore le côté pratique de la chemise qui, contrairement au t-shirt, n’est pas un vêtement figé. Boutonnée, déboutonnée ou manches relevées, la chemise sait s’adapter. Plus que jamais, elle est toujours une pièce maîtresse du vestiaire masculin, un indispensable qu’il faut choisir avec soin !
« L’élégance se concentre dans la chemise » disait d’ailleurs Oscar Wilde, poète et fin connaisseur du vestiaire masculin. Pour vous aider à choisir une bonne chemise, je vous propose de découvrir, étape par étape, les points que je vérifie lorsque je suis sur le point d’acheter une chemise. Les lecteurs les plus curieux seront satisfaits car j’ai décidé de faire de cet article un véritable guide pratique de la chemise. Attention, lecture exhaustive, mais tellement passionnante !
Voici les 7 points importants à vérifier pour choisir une bonne chemise :
- Le col : rigide, non thermocollé
- L’emmanchure : belles coutures
- L’alignement des motifs : de la trame ou des motifs
- La manchette : rigide avec couture 3 plis
- Les boutons : épais et bien cousus
- Le tissu : coton double retors
- Les petits détails : patte de capucin, hirondelle, etc..
A lire : les meilleures marques de chemises pour homme
1 – LE COL
a. Les cols pour chemise habillée
b. Les cols pour chemise décontractée
c. Choisir un bon col pour une chemise habillée
d. La rigidité du col bonus : Attention au thermocollage
« On juge une chemise à son col et un homme à sa chemise »
Madeleine Ferron, Le Baron écarlate.
La première chose que je regarde, c’est le col. Il existe une multitude de cols (anglais, italien, club, américain, etc.) mais il est difficile de les classer puisqu’on peut retrouver différentes appellations pour un même col en fonction de la boutique, du tailleur ou de l’époque ! Ne vous étonnez pas de retrouver des cols « club button down », « semi-cutaway » ou « far-cutaway » moins classiques.
Chemise de chez Pini Parma
Voici une liste illustrée des cols de base.
a. Les cols pour chemise habillée
- Le col italien ou cutaway : Un col très ouvert aux pattes très écartées (sic) orientées vers l’arrière. C’est un modèle très chic et moderne, apprécié des italiens et qui se prête parfaitement aux gros nœuds de cravate (d’ailleurs, je ne porte jamais une chemise avec un col italien sans une cravate). C’est mon col préféré et je le porte principalement avec un costume.
- Le col Français : Le col alpha. C’est un modèle standard de col qui donne des proportions homogènes. On peut le porter avec tout et dans toutes les circonstances. C’est un col parfait pour ceux qui ne veulent pas prendre de risques. Je le porte avec ou sans cravate.
- Le col napolitain : Vous le reconnaîtrez à ses grands pans avec un pied de col haut (Pied de col : pièce de tissu sur laquelle on vient coudre le col). Il a la particularité de bien ressortir de la veste et de monter très haut sur le cou. Je le recommande uniquement sur une chemise habillée, et pour les personnes dont le cou est petit. Je le porte avec un grand nœud de cravate et exclusivement avec un costume. Bellisimo !
- Le col anglais : Une allure très formelle pour ce col qui possède une patte de fixation derrière le nœud de cravate qui permet de retenir les deux pointes du col. Un type de col très chic que je trouve très formel.
- Le col boutonné sous patte : Il possède un petit bouton invisible sous chaque patte du col qui permet de bien maintenir les pattes le long du corps. Un col très chic repérable grâce aux cassures créées sur les pattes. Je n’ai jamais essayé ce col. A tester bientôt !
b. Les cols pour chemise décontractée
- Col américain ou button down : On le reconnaît de loin avec ses boutonnières au bout de chaque patte du col qui s’attachent sur le pan frontal de la chemise. On croise souvent ce col du fait de la popularité de la chemise oxford.
- Le col rond ou « col club » : Une sorte de col claudine pour homme ! C’est un petit col au look très retro dont les pattes sont arrondies. Je ne porte pas ce type de col car je trouve qu’il ne convient pas à ma morphologie. Il est peut-être aussi un peu trop féminin à mon goût.
- Col officier : Un petit col très court et sans rabat qui dispose d’un bouton. Je ne l’ai jamais porté sur mes chemises. C’est un col spécial mais très chic.
- Col mao : Il n’a ni patte ni rabat. C’est seulement un pied de col sans bouton – ce qui le différencie du col officier.
c. Choisir un bon col pour une chemise habillée
Je préfère toujours un col épais avec des pans larges (env. 8cm) qui cachent la cravate pour éviter qu’elle ne dépasse sous le col, qui donnent une allure masculine – car un col moins large ferait trop féminin – et enfin qui dépassent de mon costume et ne disparaissent pas en dessous. J’ai d’ailleurs écrit un article au sujet de la relation entre un col de chemise et un costume. N’oubliez pas que le col de la chemise doit toujours arriver plus haut que celui de la veste pour relever votre silhouette. On parle souvent du col, mais on sait moins qu’il existe 3 types d’encolures (partie sur laquelle on vient poser le col) et qu’elles déterminent l’allure de votre col.
Deux superbes chemises de chez Pini Parma
Voici les différentes encolures et comme je fais mon choix :
- L’encolure anglaise : Très étroite, cette encolure remonte très haut sur le cou et donne peu d’aisance mais confère une allure très formelle. Je la trouve parfaite pour le bureau, mais elle est moins confortable.
- L’encolure française : Moins haute que l’anglaise, elle donne une allure moins formelle. Elle est aussi idéale pour le bureau et permet d’être un peu plus à l’aise que dans une encolure anglaise.
- L’encolure italienne : C’est une encolure plus large qui tombe plus bas. Elle donne une bonne aisance de mouvement et une allure plus décontractée. C’est le col parfait pour une chemise décontractée.
Dans le prêt-à-porter il est souvent dur de choisir son encolure car ce n’est pas un critère précisé par les marques. Même les marques dédiées à la chemise communiquent rarement sur ce point. A vous de partir à la pêche aux informations et vous documenter !
Chemises de chez Pini Parma
d. La rigidité du col
Une fois l’encolure choisie (ou pas), je vérifie la rigidité du col qui est un point important. Un col rigide présage d’une belle qualité de chemise, sans pour autant le garantir. Mais un col rigide est surtout un passeport pour l’élégance. Rien de plus maladroit qu’un col mou qui part dans tous les sens. Pour garder le col bien en place, vous retrouverez dans le col un petit élément dur appelé « baleine » qui rigidifie le col et empêche les pointes du col de se redresser puisque ces pointes doivent toujours rester collées à vous. Elles peuvent être cousues dans le col ou amovibles et je préfère cette dernière solution. En général, les baleines sont en plastique et des baleines amovibles permettent de les changer une fois qu’elles ne sont plus rigides. Les plus passionnés pourront acheter des baleines en métal, en nacre ou en corne pour rigidifier le col à la perfection. Attention cependant à ne pas les perdre !
Il existe même des baleines décapsuleur…
Attention au thermocollage – Point très important
Un col bien confectionné est le signe d’une chemise de bonne qualité, mais aussi gage de durabilité. C’est un point que je vérifie avec attention car la plupart des chemises sont thermocollées (comme de nombreux costumes) pour des questions de coût (plus rapide à produire). Les cols thermocollés résistent parfois mal au lavage et au repassage. Ils peuvent parfois se décoller et boursoufler après quelques mois, ce qui est vraiment disgracieux (voir photo ci-dessus ©Chatolufsen). Cela s’explique par la fabrication de la chemise. Tous les cols thermocollés n’ont pas la même qualité et de nombreux cols thermocollés sont de très bonne qualité et ne bougent pas dans le temps. Il est impossible de le savoir à l’avance malheureusement.
Chemises de chez Figaret à gauche et Hast à droite.
Pour fabriquer un col thermocollé, les différentes couches du col sont découpées ensemble et une « triplure » (3ème couche) thermocollante est placée entre les deux. Au final, on place le tout dans une presse chauffante qui lie l’ensemble très rapidement sans perdre de temps à ajuster les couches ensemble pour les coudre. Après plusieurs lavages, la colle de la couche thermocollée peut se décoller par endroits et par boursoufler. L’avantage d’un col non thermocollé est qu’il durera beaucoup plus longtemps sans faire de cloque puisqu’aucune colle n’est utilisée, et restera rigide sans avoir l’air cartonné.
Astuce : pour reconnaître si un col thermocollé ou non, il vous suffit de pincer le col entre le pouce et l’index et de le faire rouler comme une bille entre vos doigts. Si les 3 couches de tissu bougent, vous êtes en présence d’un col cousu et une triplure non thermocollée faite dans un tissu appelé « percale ». Si elles ne bougent pas et sont statiques, ou si une seule couche bouge, le col est certainement thermocollé. Dans ce cas, j’évite d’acheter cette chemise (sauf si je sais que les cols de la marque tiennent bien dans le temps).
Précision : aujourd’hui, on remarque que les thermocollages sont d’excellente qualité, et tiennent très bien. On peut donc acheter une chemise thermocollée sans craintes, si c’est une chemise de qualité.
2. L’EMMANCHURE
Etape suivante, l’emmanchure est le centre de toute mon attention. En général, la couture de la manche (en dessous le long du bras) est dans le prolongement de la couture qui réunie le pan arrière et avant de la chemise (sur le flanc). Cet alignement est fait dans un souci de simplicité de confection. Cependant, certains tailleurs ont remarqué qu’une emmanchure dont la couture serait décalée en avant évitait de superposer trop de couches de tissu, et améliorerait l’aisance et le repassage. C’est pourquoi on retrouve ce type de couture décalée sur certaines chemises sur-mesure haut de gamme. Cependant, ne vous attendez pas à retrouver une emmanchure décalée sur une chemise en prêt-à-porter, c’est un détail bien trop technique.
Encore plus loin dans les détails, je vérifie la manière dont la chemise est cousue au niveau de l’emmanchure, de la manche et des pans avant et arrière de la chemise. L’idéal est d’avoir des points de couture denses et peu visibles cousues en points anglais. On retrouve le plus souvent deux types de coutures : la double surpiqûre et la couture anglaise rabattue.
- La double surpiqûre est une couture plate identifiable à ses deux fils parallèles. Elle est courante et n’apporte rien à la construction de la chemise.
- La couture anglaise est celle qu’il vous faut. Pour la reconnaître, il suffit de trouver un petit bourrelet de tissu sur l’envers (à droite sur la photo ci-dessous sur une chemise que je porte depuis plusieurs mois) et une couture à un seul fil sur l’endroit (à gauche sur la photo ci-dessous). Cette technique est plus complexe que la double surpiqûre et donne un résultat plus fin et discret.
N’oubliez pas que le but est de voir le moins de coutures et de détails de confection sur l’extérieur du vêtement. N’hésitez pas à comparer et demander en magasin afin d’arriver à identifier ces coutures.
3. L’ALIGNEMENT DES MOTIFS
L’épaule est une zone où je contrôle avec attention l’alignement des rayures et de la trame du tissu : une chemise confectionnée avec soin c’est d’abord un tissu soigneusement choisi. Mais un tissu c’est aussi une trame et parfois des motifs. Une chemise de qualité se reconnaît à la manière dont ces motifs – principalement les rayures (à droite) ou la trame (à gauche) – sont alignés entre les différentes pièces de tissu. C’est le cas au niveau de l’emmanchure où les rayures de la manche doivent suivre celle du dessus de l’épaule (comme sur ces photos. A gauche ci-dessous sur une chemise The French Tailor et à droite sur une chemise Hast). Ce détail n’améliorera pas le confort, mais c’est un petit plus esthétique facilement identifiable. Et puis c’est une question de principe ! N’oubliez pas que l’essentiel se cache dans les détails.
4. LA MANCHETTE (OU POIGNET)
Après l’emmanchure, je file tout droit vers le « Finistère » de la chemise, le bout du bout de la manche, j’ai nommé la Manchette ! Il existe trois types de manchettes :
- La manchette simple à coins arrondis, carrés ou cassés.
- La manchette rabattue dite « mousquetaire », qui se ferme avec des boutons de manchette.
- La manchette napolitaine, entre la simple et la rabattue.
Certains ne jureront que par les manchettes rabattues pour faire très élégant, mais je pense que pour une chemise habillée on peut porter des poignets simples ou rabattus, pourvu qu’ils soient larges et rigides, et surtout à la bonne longueur. Mousquetaire ou classique, c’est selon votre envie, mais laissez vous guider par le bon goût et fuyez les manchettes à 4 boutons carrés ! Les manchettes, comme le col, ne doivent pas être thermocollés pour éviter qu’elles cloquent (la procédure de contrôle est la même que pour le col).
La manchette reçoit tout le tissu qui vient de la largeur manche et, en fonction de la coupe des manches, il reste plus ou moins de tissu à coudre avec la manchette. Je fais donc attention à ce que la manchette soit cousue avec au moins 2 ou 3 plis pour m’assurer que la manche ne soit pas trop « bouffante ». En plus, une manchette cousue avec 3 plis sera plus facile à repasser. Ces 3 plis doivent être strictement symétriques entre les deux manches et se trouver exactement au même endroit.
5. LA GUERRE DES BOUTONS
a. La gorge de boutonnage
b. Les boutons
a. La gorge de boutonnage
Bouton, boutonnière et j’en passe, ces petits éléments de détails sont déterminants dans le choix de mes chemises. Car rien ne sert d’avoir un beau tissu si les boutonnières s’effilochent et les boutons ternissent, cassent ou se décousent. Dans un premier temps, je regarde la gorge de boutonnage. C’est celle qui est sur la partie gauche du devant de la chemise et qui reçoit les boutonnières – les trous où on vient glisser les boutons. Il existe trois types de gorges : l’américaine, la simple et la cachée.
- Sur une chemise habillée, je recommande vivement de choisir une gorge simple sans surpiqûres qui donne une finition nette et ne vient pas gêner l’œil derrière une cravate.
- Sur une chemise décontractée je préfère la gorge américaine qui apporte des détails visuels supplémentaires – avec une belle poche.
La gorge cachée peut être utilisée sur une chemise habillée pour donner une allure plus épurée et sur une chemise décontractée pour donner une touche d’originalité.
Apparente ou cachée, faites bien attention à cette partie du vêtement. Elle est souvent révélatrice de la qualité d’une pièce. Des boutonnières soignées sont un vrai plus car elles garderont leur rigidité dans le temps et ne s’effilocheront pas. N’oubliez pas que c’est une partie très sollicitée sur une chemise notamment en terme de torsion et lors des nombreux boutonnages-déboutonnages.
b. Les boutons
Dans un monde idéal, tous les boutons seraient confectionnés dans une belle nacre épaisse ! Dans la réalité, les boutons sont en général en plastique et les marques de prêt-à-porter qui tentent la nacre choisissent souvent des boutons trop fins. Au final, il vaut mieux un bouton plastique épais (ci-dessous sur une chemise The French Tailor) qu’un bouton en nacre trop fine. Ce dernier risquerait de casser rapidement ou de mal vieillir. On ne trouve des boutons en nacre épaisse que sur des chemises haut de gamme, ce qui garantie une résistance et une longévité inégalée. Attention, le nettoyage à sec est déconseillé sur des boutons en nacre véritable.
Pour terminer, je contrôle la manière dont les boutons sont cousus. Il existe trois manières de coudre un bouton. La première (1) consiste à coudre deux rangs parallèles, c’est assez simple et les machines peuvent le faire. La seconde (2) est la couture en croix (« croce »), assez simple à réaliser avec une machine. Enfin, la troisième (3) est une technique typiquement italienne impossible à réaliser avec une machine, appelée « zampa di gallina » (patte de poule) ou « giglio di Firenze » et forme une sorte de flèche.
Veillez à ce que la couture soit bien dense et que le bouton ne bouge pas au moment de l’achat. S’il semble déjà fragile en magasin, c’est qu’il ne résistera sans doute pas longtemps et cela atteste du peu de soin apporté à la confection de cette chemise.
6. Le tissu
a. Comment reconnaitre un tissu de qualité ? b. L'épaisseur du tissu c. Les différents types de tissages
a. Comment reconnaitre un tissu de qualité ?
Une chemise c’est principalement du tissu, quelques grammes de fil et des boutons. Dans la majorité des cas, les chemises sont faites de coton mais on trouve aussi des chemises en lin, en mélange synthétique coton, ou même en soie. Pour le choix d’un tissu de chemise, deux choses à contrôler : la qualité du fil et l’épaisseur du tissu.
Chemises de chez Pini Parma
Comme pour le jean, la qualité du tissu dépend de la qualité du fil. Dans le cas d’une chemise en coton, le meilleur fil est celui appelé double retors (« two-fold coton »). Ce fil est fabriqué à partir de longues fibres de coton qui sont filées pour donner un premier fil fin, puis ce fil va être assemblé avec un second fil identique qui va donner un fil « double » (un peu comme le fil triple utilisé pour le jean). Ce type de filage donne un fil – et finalement un tissu – aux couleurs plus belles et stables dans le temps (du fait de la finesse de fabrication de ce fil), mais aussi un tissu plus doux, plus résistant et qui vieillira mieux. Il n’y a que des avantages !
Certains fabricants utilisent des termes fumeux du genre « coton supérieur » ou « coton superfin » pour maquiller le fait qu’ils n’utilisent pas de coton double retors. Fuyez ces marchands de sommeil ! Vous ne vous en porterez que mieux !
b. L’épaisseur du tissu
Un tissu chemise, tout comme le tissu de costume est classé en fonction de sa finesse, appelée « titrage ». Le titrage du fil est inversement proportionnel à sa finesse. C’est à dire que plus le titrage est élevé, plus le fil est fin. En général, les tissus vont de 80 à 120, mais on peut trouver des tissus en 200 ! Attention, fil trop fin donne un tissu très doux mais fragile et très difficile à entretenir. Il faut trouver le bon équilibre autour de 100. En termes de tissu, le choix est souvent large tant dans les motifs que dans les tissages. Je vais détailler les types de tissages pour vous montrer quel type de tissu j’utilise et à quel moment.
c. Les différents types de tissages
- Popeline : Souple et soyeux, c’est le tissu le plus utilisé pour les chemises. Il est en général fait de coton – mais peut aussi être de laine ou soie. C’est un tissu lisse, sans détails visibles dans la trame, ce qui en fait un tissu parfait pour les chemises habillées. Je le porte à toutes les saisons pour mes chemises de travail.
- Fil à Fil : Utilisé pour la confection des chemises unies, c’est un tissu proche de la popeline, identifiable par la couleur des fils de trame qui diffère de celle des fils de chaîne. Je le porte à toutes les saisons pour mes chemises de travail.
- Oxford : Tissu qui donne son nom à une chemise et plus épais que la popeline. Au toucher, le tissu est moins lisse, avec plus de grain car tissé en armure nattée dérivée de la toile. C’est un tissu parfait pour mes chemises décontractées.
- Pinpoint : Très proche du tissu Oxford pour son côté texturé, il est toutefois plus fin. C’est un tissu souple et résistant. Le tissage particulier du pinpoint vient du fait que le fil de trame teinté passe sur deux fils de chaîne non teintés puis sous les deux fils de chaînes suivants. C’est un tissu très versatile et les chemises confectionnées avec ce tissu peuvent être décontractées ou habillées.
- Serge ou Twill : Tissage identique à celui du jean, la serge de coton ou « twill » est un tissu particulièrement apprécié pour sa résistance, sa douceur et sa tenue. On reconnaît ce tissu à son armure qui laisse apparaître des lignes diagonales caractéristiques. Une chemise en twill est facile à repasser, agréable à porter et donne une allure habillée.
- Chevron : Ressemble au twill mais avec des diagonales alternées qui donnent un look très chic au tissu. C’est principalement un tissu de chemise habillée.
- La soie : Une matière noble qu’il faut choisir bien mate pour ne pas avoir l’air de porter une chemise en satin ! Je n’ai jamais eu l’occasion de porter une chemise en soie mais j’ai rencontré, il y a quelques mois, une figure locale de l’île ou je suis allé en vacances, un français génial, passionné de pèche qui ne portait que des chemises. On a parlé de ce vêtement et il m’a confié qu’il adorait porter des chemises en soie. Je l’ai écouté me décrire la sensation de plaisir de porter une chemise au tissu lourd et aéré à la fois qui donne l’impression de ne rien porter finalement. Nous étions, qui plus est, dans un pays chaud, et son discours prenait tout son sens !
7. LES PETITS DÉTAILS QUI FONT LES BELLES CHEMISES
- La poche : pour moi la poche n’a pas sa place sur une chemise habillée. Par contre, je ne pourrais pas avoir une chemise casual sans poche. Il existe plusieurs types de poches : la poche classique carrée, la poche à pans ronds, la poche à pans coupés, la poche diamant et la poche à rabat. A vous de choisir !
- Patte capucin : C’est une petite pièce de tissu souvent dotée d’une boutonnière qui prolonge la manchette jusque sur l’avant bras et qui ouvre la manche. On trouve rarement un « Travetto » ce petit point de couture qui vient renforcer la patte de capucin. Ne le cherchez pas dans le prêt-à-porter, c’est souvent introuvable.
- L’hirondelle : Elle fait le printemps et elle fait super chic sur une chemise ! L’hirondelle est le renfort qui se trouve de chaque côté de la chemise (ci-dessous sur une chemise demi-mesure The French Tailor). On peut y trouver des fantaisies, des tissus contrastants ou vos initiales. C’est un modeste atout pour la résistance de la chemise (car il y a peu de contraintes sur le tissu à ce niveau) et c’est surtout un choix esthétique !
- La taille à l’achat : Lors de l’achat, comme pour un jean, je pense toujours au facteur rétrécissement qui est inhérent au lavage. Ne choisissez pas une chemise où vous êtes déjà serrés à l’achat, car après quelques lavages vous ne pourrez malheureusement plus la porter.
- Quel tour de col ? Pour choisir une chemise, vous devez l’essayer en fermant le col et vous devez pouvoir passer un doigt entre le col et votre cou. Un doigt seulement, ni plus ni moins ! En général, on choisit en fonction de son tour de col.
Illustration : voir ici comment choisir sa chemise, en image !
- La longueur : une chemise habillée est toujours trop longue, c’est même important qu’elle soit un peu longue pour qu’elle tienne bien dans votre pantalon, sans laisser apparaître votre ventre. Par conséquent, je ne porte pas une chemise habillée sortie du pantalon. N’y pensez même pas ! A l’inverse, mes chemises casual, sont en général plus courtes, ce qui me permet de les porter en dehors du pantalon. Quand je porte une chemise en dehors du pantalon, je veille à avoir une chemise qui se termine juste en dessous de la ligne de ceinture tout en la laissant apparaître. Subtile !
- La longueur des manches : C’est aussi un point important car les manchettes de votre chemise doivent dépasser d’environ 1 à 2 cm sous votre veste de costume quand vous êtes debout en position de repos, c’est-à-dire les bras le long du corps. Par conséquent, les manches ne doivent pas être trop longues et les manchettes doivent se terminer au niveau de l’articulation entre l’avant bras et le poignet – juste après la tête du cubitus, cette petite bosse au niveau du poignet et avant l’articulation du pouce. En aucun cas la manche ne doit recouvrir votre main, c’est certainement la pire des choses à faire, même si je sais que, comme moi tous les jours, vous croisez des hommes pingouins dans les rues.
- L’étiquette : c’est un tout petit détail qui peut pourtant jouer pour beaucoup dans le confort. Rien de pire qu’une étiquette qui gratte toute la journée. Les étiquettes en plastique de mauvaise qualité, souvent coupées au laser et cousu sur un seul côté ne vous laisserons que des mauvais souvenirs. Je vérifie toujours avant l’achat d’avoir une étiquette tissée dans un coton doux et cousue bien lisse.
8. Où acheter ses chemises pour homme ?
Les marques de chemise prêt-à-porter
- Figaret | La plus connue des marque de chemise pour homme. La coupe et les détails sont à la hauteur d’une chemise à 90€. – http://www.figaret.com
- Octobre Editions | Une belle proposition chez cette jeune marque qui a pourtant su s’installer rapidement comme un pilier de la mode masculine Française. Chez Octobre Editions
- Kamakura | Le top de la chemise Oxford Made in Japan. Chez Suuuply
- A.B.C.L. Garments | Une belle marque italienne.
- Berteil | De belles chemises classiques avec du choix. | https://berteil.com
- Hast | marque qui propose de belles chemises à des prix compétitifs pour ce niveau de qualité. Ça vaut le coup d’essayer. – https://www.hast.fr/fr/
- Mettez | De très belles chemises habillées. Cette institution parisienne propose des chemise de sa propre marque et d’autres griffes. La sélection est assez classique, mais toujours très pointue. Chez Mettez.com
- G Inglese | Une marque fondée en 1955 qui confectionne toujours ses chemises en Italie dans la région des Pouilles. Une fabrication artisanale de qualité. https://store.g-inglese.com/
- Courtot | véritable chemisier français. Un travail d’exception. http://www.maison-courtot.com
Charvet | le plus réputé. Situé non loin de la place Vendome http://charvet.com/ - Hilditch Key | https://www.hilditchandkey.co.uk/
- Brooks Brothers | https://www.brooksbrothers.com/
- TM Lewin & Charles Tyrwhitt | deux marques distinctes mais qui proposent des produits similaires. Un très grand choix de chemises au rapport q/p excellent, surtout quand on profite des « packs » et des soldes. Ces deux marques sont anglaises et n’ont pas de magasins en France. Il faut donc aller à Londres ou commander sur internet (il faut bien comparer ses mesures avec le guide des tailles très détaillé du site). | tmlewin.co.uk & ctshirts.co.uk
- Husbands Paris | Les chemises sont de très belle qualité avec un col bien rigide, des finitions soignées et de beaux tissus. Il est rare de voir une telle perfection en prêt-à-porter.
- Maison Standard | Des chemises oxford de qualité à un très bon prix.
- Uniqlo | Des chemises Oxford et popeline motifs décontractés parfaites. Ma chemise préférée : un motif rayé « forestier » taillée slim fit qui me va comme un gant. Passez votre chemin si vous cherchez des chemises de travail.
Les chemises « sur-mesure »
Les meilleures sont ici :
- D’Avino : l’excellence, tout simplement. Ma plus belle chemise vient de chez eux. On peut les commandes chez http://officine-paris.fr/ à Paris.
- Salvatore Piccolo : un superbe atelier de confection situé du côté de Naples. Une référence. http://www.salvatorepiccolo.com/
- Courtot : véritable chemisier français. Un travail d’exception. http://www.maison-courtot.com
- Charvet : le plus réputé. Situé non loin de la place Vendome http://charvet.com/
Les marques chemises sur-mesure pas chères :
- Swann et Oscar : une fabrication française de qualité si vous prenez soin de choisir un tissu de qualité. Ce que je vous recommande ! Swannetoscar.com
- The French Tailor : Cette marque propose des chemises demi-mesure à des prix très compétitifs avec une confection faite à Shanghai et une multitude de marques de tissus. http://thefrenchtailor.com/
- Il existe un très grand nombre de marques de chemise « sur-mesure », et je n’ai pas eu l’occasion de toutes les essayer ! Vous trouverez par exemple Saintsens.com ou Cottonsociety.com. Vous savez désormais reconnaitre une chemise bas de gamme (rien à voir avec le prix) d’une chemise de qualité. A vous de bien vérifier que tous les éléments du « Mémo Chemise » ci-dessus sont présents. A vous jouer !
9. BONUS VIDÉO : UNE CHEMISE COUSUE MAIN
* * *
Vous savez désormais tout sur la chemise, pour être à même de choisir avec précisions vos prochains achats. N’hésitez pas à me poser vos questions dans les commentaires et à partager vos impressions pour enrichir cet article.
A bientôt,
Avec plaisir Bernard 😉
Je te remercie pour ces deux listes. Habituellement, je ne regarde pas vraiment les marques lorsque j’achète mes chemises. Du moment que ça me va et que c’est confortable je suis preneur. Je pense toutefois que je pourrais avoir une ou deux chemises de marque.
Merci Pascal 😉
Superbe article.
Merci
Bonjour Patrick,
Malheureusement les chemises à manches courtes sont difficiles à porter avec un look chic. Voila pourquoi elles n’ont pas été sélectionnées ici.
A bientôt
Vous ne faites jamais mention de chemises manches courtes.
Pourriez vous m’en expliquer la raison ?
Merci
Patrick
Bonjour Ronnie,
Pour la triplure, je vous recommande un modèle mi-rigide. Pas trop rigide et pas trop molle. Une triplure trop souple donnera un col sans structure et sans maintien, alors qu’une trop rigide donnera un col inconfortable.
J’espère que cela vous éclairera.
Bonne couture 😉
Arnaud
Bonjour, je me lance dans les chemises pour homme, j’en ai fait une et c’est bien réussi. En revanche je ne suis pas fière de la triplure que j’ai choisie. Est-ce qu’il y a une triplure que vous conseillez pour les cols et les pieds de col de votre chemise? Merci!
Bonjour, excellent article! Je le garde dans mes favoris… Une question, pour une chemise de qualité comme celle que vous montrez dans la vidéo, quel triplure conseillez vous pour le col et le pied de col? Merci
Très juste Marc 😉
Un bon article! Certes, il faut bien choisir sa chemise mais aussi savoir l’assortir à la bonne cravate.
Merci Franck. Cafe Coton est une bonne marque mais la qualité est parfois aléatoire.
A très bientôt,
Arnaud
Excellent article et café coton très bonne qualité, résistante et qualité / prix lors des soldes… Allez voir aussi l’atelier café coton, des séries limitées avec des couleurs et des motifs sympas…
Bonjour Jonathan,
Merci pour ton retour sur les Figaret.
Concernant Nodus et Van Lack, on a jamais eu l’occasion de tester, mais on ajoutera ces marques à la liste au fur et à mesure. Vous avez pu tester ?
A bientôt,
L’équipe VGL
Merci beaucoup Aurel 🙂
A très bientôt,
L’équipe VGL
Bonjour,
Un peu tardif mais un compliment quand même.
Superbe article très complet et surtout très pédagogique.
Merci!
Bonjour,
article tres complet, dans votre liste de marque j’aurais ajoute, Van Lack et Nodus qui ont tout a fait leur place dans cet article consacre a la chemise
sinon pour repondre a votre reflexion sur la quqalite des chemise alain Figaret, etant moi meme un bon client chex eux,je leur ai fait part de mon desaroi quqnt a la quqlite certaine chemise qui se froissent enormement et qui ne tiennent pas sur la duree. Il semblerait qu’entre 2012 et 2014 ils aient rencontre un probleme avec une de leurs usine en tunisie et que ce serait regle a present.
j’ai achete un model slim a poignets mousquetere recement et elle est parfaite.
@ beintot
Merci Very Good Lord pour cet article très complet ! On ressent votre passion pour l’élégance et l’artisanat à travers cet article.
J’ai testé les chemises Office Artist après les avoir découvert grâce à cet article, je voulais vous dire merci beaucoup! C’est une vraie belle découverte, je suis entièrement satisfait.
Merci!
Merci pour votre compliment Sophie.
A bientôt
Arnaud & Loïc
Merci pour le complet de cet article, c’est rare d’en trouver d’aussi fournis.
Connaissez-vous LE CHEMISEUR®? Nous proposons des chemises sur mesure « décomplexé », je serai heureuse de vous présenter le concept.
Bonne journée,
Sophie
Bonjour,
Tutoriel très complet sur le choix des chemise.
La plupart des homme ont un problème dans le choix de la taille, c’est un point important à ne pas négliger.
Attention à ne pas prendre un modèle trop juste, certaine matière on tendance à rétrécir au lavage.