L’achat d’une montre est parfois le fait du hasard. J’aime les montres vintages, j’aime leur complexité et surtout j’aime le fait de savoir qu’elles ont eu une première vie avant d’arriver dans ma boutique.
Amoureux des vieilles pièces, il est rare qu’une montre néo-vintage ou développée après les années 80 m’intéresse, cependant la pièce dont je vais vous parler aujourd’hui a su capter mon attention avec son histoire atypique et son look inqualifiable.
Le hasard est parfois heureux
En ouvrant ma boutique un samedi matin comme un autre, une personne s’est présentée après avoir roulé 500km depuis Grenoble pour me rendre visite à Avallon. Nous entamons la conversation et il en vient à me demander si je rachète des montres.
Forcément, il était au bon endroit !
Il sort alors un écrin de sa besace et le frisson m’envahit car c’est pour ce moment
précis que je fais ce métier, cet instant suspendu où tout est possible… Comme un
chercheur d’or découvrant le début d’une pépite. En ouvrant son écrin, le frisson se confirme car je constate qu’il s’agit d’un modèle peu courant d’IWC appelé « Compass » ce qui signifie littéralement « boussole » en anglais.
Son état est incroyable pour une montre datant du tout début des années 80. En y regardant de plus près je constate qu’il s’agit de la toute première génération en raison de sa boucle bien particulière, nous allons y revenir car il y a beaucoup de chose à dire sur ce si petit objet. Après discussion, la vente se conclue autour d’un bon verre d’Irancy. Une sorte de coutume Bourguignonne que j’élève maintenant au rang de tradition !
IWC : International Watch Company
Avant de vous parler la montre en question, commençons par présenter rapidement la marque IWC acronyme de « International Watch Company ». Il s’agit d’une manufacture horlogère fondée en 1868 à Schaffhausen par un horloger américain nommé Florentine Aristo Jones. Ce visionnaire a eu l’ambition et l’idée un peu folle de produire des mouvements de montres de poche de qualité en Suisse pour les exporter ensuite sur le marché américain. De nombreux rebondissements s’en suivent mais la marque est aujourd’hui prospère, distribuée dans le monde entier et toujours synonyme de qualité. Depuis le début du nouveau millénaire, IWC est même passée sous la direction du groupe Richemont.
La IWC Compass 3510
La montre dont je vous parle aujourd’hui fait partie intégrante de l’histoire de la marque. La « IWC Compass 3510 » a même, dit-on, permis à la marque de sortir la tête de l’eau au moment de la crise du quartz quand les mouvements mécaniques n’intéressaient guère plus que les fins collectionneurs.
Cette montre fut développée à la fin des années 70 pour finalement être proposée à la vente en 1978. Fruit d’une collaboration avec Porsche Design et son designer de l’époque Bernd Meyrsper qui chercha à créer une montre utile, simple d’utilisation et avec une lecture intuitive, la Compass est une véritable Tool Watch.
Porsche et IWC ont conçu à l’époque une montre minimaliste pour baroudeur qui pourrait actuellement faire concurrence à une montre connectée, les batteries à recharger en moins ! En effet, la vraie particularité de cette montre est de posséder un accessoire secret : une boussole logée sous le cadran !
Les caractéristiques de la IWC Compass
Le boitier et le bracelet sont en aluminium, un matériel très léger donc
confortable à porter. L’aluminium est revêtu de PVD noir mat (Dépôt Physique en phase Vapeur). Une version plus rare existe aussi en vert olive. Le diamètre de 39mm reste raisonnable pour une montre équipée d’une boussole. Elle possède un verre saphir anti-reflet, trois aiguilles indiquant les heures, minutes et secondes et un guichet à 3h pour afficher la date.
Pour trouver l’accessoire secret, il suffit d’actionner 2 petits boutons ; Le cadran se soulève alors et laisse place à une boussole développée par Lufft, un fabricant allemand, d’où le L sur le verre. La « deutsche Qualität » combinée à l’exigence Suisse, en somme. Attention je précise que cette boussole n’est absolument pas un gadget mais un vrai produit fini qui indique le nord magnétique.
Du magnétisme dans un montre
Techniquement, le développement de cette innovation fut laborieux car le magnétisme de la boussole et celui du mécanisme de la montre ne faisaient pas bon ménage. Cette contrainte de départ a permis de donner naissance à une innovation majeure ; le fameux ETA 2892 et son calibre antimagnétique.
Avec le temps, IWC modifiera légèrement le calibre afin qu’il devienne un 375.23, un mouvement fiable, précis et toujours antimagnétique. Au dos du boitier contenant le mouvement est situé un miroir. Il permet d’utiliser la boussole sur une carte IGN mais aussi d’émettre des signaux de lumière en cas de danger. Pour faire simple, en plus de vous donner l’heure cette Tool Watch peut vous aider à vous repérer dans la montagne mais aussi vous sauver la vie si vous maitrisez le morse ! Tant d’argument pour un si petit produit !
Un bracelet multifonctions
Petit focus sur le bracelet car il y a aussi des choses à dire. Le bracelet monté sur la première génération pourrait passer inaperçu auprès d’un novice mais il présente une double particularité très intéressante. Premièrement, le bracelet est équipé d’une boucle zig-zag qui permet au bracelet et la montre d’être posés à plat, sur une carte par exemple. Le fait de pouvoir être posée à plat est une particularité qui sert le deuxième aspect : l’écartement et la taille des maillons qui permettaient le calcul des distances sur une carte.
Un modèle recherché
Tous les détails de ce produit, de la conception du mouvement au design du
double boitier et du bracelet, démontrent le génie technique dont a fait preuve la
marque IWC. Elle a su collaborer, innover et se renouveler sans cesse pour rester dans le top des marques collectionnées aujourd’hui. Elle est même de plus en plus demandée avec ses modèles emblématiques telle que l’ingénieure ou la Portugieser mais nous les découvrirons peut-être dans un prochain article…
Merci beaucoup de votre lecture j’espère que cet article vous aura intéressé ! Un
grand merci à Verygoodlord qui me laisse partager ma passion avec vous.
Arthur
@flyback_vintage_watches