Chez VGL, on a une règle à laquelle on ne déroge jamais ( sous peine d’hara kiri !) : vous parler uniquement des choses qu’on aime. Dans cet article, j’ai pris ce principe à coeur, plus que jamais, en vous présentant ce test d’un vêtement pour lequel j’ai eu un véritable coup de foudre : le blouson ROBERT de la marque Forlife. Avant de vous présenter cette veste, parlons tout d’abord de cette marque apparue récemment, avant de continuer sur le test du blouson ROBERT, avec en bonus un petit rappel historique pour de comprendre l’origine de ce blouson.
Forlife, des vêtements qui durent une vie
Derrière cette nouvelle marque se trouvent deux frères, Lucas et Séverin, qui ont fait pendant 7 ans leurs preuves à la tête d’une marque bien connue des aficionados du prêt-à-porter masculin : Cuisse de Grenouille.
Lucas (à gauche) et Sévérin ! Les deux fondateurs de Cuisse de Grenouille.
Après avoir bien installé leur première marque, ces inséparables étaient à la recherche d’un nouveau challenge grisant, dans lequel ils pourraient toucher un maximum de passionnés du vêtement. Ils rêvaient de nombreuses pièces pour eux-mêmes et ont alors décidé de réaliser leur souhait, tout en faisant profiter leurs clients.
C’est ainsi que naît Forlife. Une marque qui veut offrir la possibilité à ses clients de se procurer des pièces durables, “pour la vie“, à un prix défiant toute concurrence, avec la volonté de mettre en avant le travail des artisans du vêtement.
A travers ses produits la marque s’engage à respecter deux points :
- Une transparence totale sur le processus de fabrication (à l’instar de cette vidéo de 10 minutes ci-dessous).
- Des prix de vente « justes », sans intermédiaires.
Certes, on a l’impression d’entendre ça à chaque fois qu’une nouvelle marque se lance, mais finalement tant mieux, car c’est signe que les temps changent, en bien pour les consommateurs.
Dans le cadre d’une nouvelle démarche qui commence à se démocratiser, ils décident d’employer un système de pré-commande, via Kickstarter afin d’éviter les surplus de production, d’avoir à supporter le coût des invendus et de devoir solder.
* * *
L’histoire du blouson A-1 et la Valstarino
L’histoire commence au sein de l’armée de l’air américaine, lors de la Première Guerre mondiale. Les aviateurs devaient se doter d’un vêtement qui leur tenait suffisamment chaud pour ne pas souffrir du froid aérien, en raison des cockpits d’avion ouverts.
En 1927, le blouson A1 flight jacket est alors créé : un blouson en cuir avec un col haut boutonné, des bords-côtes en tricot très utile pour stopper le passage de l’air, et une doublure épaisse pour conserver la chaleur.
Les pilotes de l’US Air Force se dotent alors de ce blouson, qui sera progressivement décliné en d’autres modèles à partir de 1931, tels que le A2 ou le G1.
A1 Flight Jacket. Un blouson à toutes épreuves !
La Première Guerre mondiale a laissé des traces indélébiles dans l’histoire, le plus souvent pour ses abominations, mais elle a aussi transmis un incroyable héritage vestimentaire. Historiquement, le port des vestes en cuir était réservé aux soldats. Après la guerre, ces vestes se sont démocratisées et une manufacture italienne du nom de Valstar va profiter de ce phénomène de popularisation des vêtements militaires. En 1935, la maison milanaise décide de développer un blouson inspiré du mythique A1. C’est ainsi que la Valstarino voit le jour.
Confectionnée dans un cuir de chèvre-velours indien, très souple, fait de veau velours ou d’agneau plongé, le Valstarino conserve les spécificités du blouson A1 : les boutons, les poches plaquées, les bords-côtes en tricot de laine à la taille, aux poignets et à la ceinture.
Aujourd’hui, la Valstarino est largement associée au vestiaire italien. Elle combine élégance et décontraction. Elle est d’ailleurs très prisé des dandys passionnés de beaux costumes et de pièces raffinées.
Quant à son prix, on ne le trouve pas en dessous des 900-1000 euros pour sa version en cuir.
Enfin, Le ROBERT respecte tous les détails de la traditionnelle Valstarino : cuir suédé, fermeture boutonnée, poches plaquées, col haut en tricot, bords-côtes. L’authenticité est de mise et il y a résolument un côté contemporain dans cette version du blouson aviateur. Bref, tout y est !
Le blouson ROBERT cognac
Un blouson vintage et moderne à la fois
Vous l’aurez compris, le blouson ROBERT est clairement inspiré de la célèbre Valstarino. Cela est désormais très courant aujourd’hui de reprendre des pièces iconiques. C’était donc un gros pari que de proposer une version « forlife« d’un blouson qui fait l’unanimité.
On est face à un vêtement qui respire la qualité à vue de nez. Le cuir prend joliment la lumière et révèle tout son charme en mouvement. La coupe est ajustée, entre un blouson droit et cintré. Elle met en valeur la silhouette sans toutefois être trop proche du corps. Ce n’est d’ailleurs pas le but de ce blouson qui se veut souple et confortable.
Une allure distinguée et élégante, même main dans la poche.
Comme le disait notre cher Nietschze, le diable est dans les détails. Alors observons de plus près le travail méticuleux de Forlife pour voir si un diable ou un ange s’y planque…
Des finitions qui ne trompent pas
Je ne suis pas fan des explications trop techniques, qui perdent le lecteur et décrivent parfois des pièces parfaites sur le papier mais qui n’ont aucun rendu esthétique une fois portées. Force est de constater qu’ici c’est tout le contraire, le blouson a « la gueule » et les détails qui vont avec.
Commençons par le plus visible. C’est dans un beau cuir suédé cognac qu’a été taillée la veste.
Voici le processus : 7 peaux de cuir sont utilisées pour produire un seul blouson, et vous pouvez constater la propreté des coutures qui relient les différentes parties du blouson. Un spécialiste des teintes de cuir sélectionne les teintes similaires parmi de nombreuses peaux. Chaque blouson est donc unique de par ses variations. Dans ces 7 peaux, l’artisan récupère le noyau qui servira à construire la veste. Je vous invite d’ailleurs à voir la vidéo de la fabrication de ces blousons.
Quid du surplus de cuir ? En temps normal, l’atelier jetait le reste, mais Forlife a eu l’idée d’en faire des portes-cartes en cuir. On valide l’idée.
On a fait passer le test VGL au blouson. L’acronyme s’est bien affiché. Reçu avec les félicitations du jury !
Sur un cuir suédé, le fait de pouvoir « dessiner » au doigt est gage de très bonne qualité. Ici, le cuir se comporte parfaitement : on peut y dessiner et effacer les traces d’un coup de main.
Forlife a eu l’idée d’intégrer des oeillets d’aération sous les aisselles. De cette manière, vous pouvez porter le blouson à la mi-saison sans craindre les hausses de température (typiquement en septembre où certaines journées sont encore bien chaudes) grâce à l’aération des oeillets. Leur finition est dite en « canon de fusil », je vous rassure, vous ne tirerez pas de balles avec ça ! Cela permet de donner davantage de robustesse aux oeillets.
Les boutons de fermeture du blouson sont en corne, cousus en croix. Là encore, les fondateurs n’ont rien laissé au hasard : les boutons sont cousus avec de petits « contre-boutons » transparents situées à l’intérieur du blouson. C’est courant sur les pièces en cuir de bonne qualité, et cela évite de déformer le cuir.
La couleur des boutons en corne s’accorde très bien à celle du cuir.
Sur l’avant du blouson, les poches à soufflet sont fermées par un bouton en corne et disposent d’une ouverture latérale pour y mettre ses mains. On regretta seulement l’étroitesse des poches quand on a de grosses mains. Cependant c’est voulu par la marque pour éviter des poches à soufflet disproportionnées visuellement. Personnellement j’y entre sans difficulté mes mains et le cuir se détendra légèrement au fur et à mesure des ports.
Enfin, les soufflets garantissent un côté vintage, bien sympathique. Le genre de finition discrète qui assure l’élégance du vêtement.
Là encore, Forlife met le paquet pour l’arrière du blouson. Chaque épaule dispose d’un soufflet invisible, relié l’un à l’autre par un élastique. l’intérêt de ce montage invisible est d’assurer un meilleur maintien lorsqu’on porte le blouson. Quand on enfile la veste, on sent une légère et agréable tension dans le haut du dos. Accessoirement, cela permet de se maintenir bien droit et d’éviter le phénomène d’épaules enroulées vers l’avant. Ce système de soufflets invisibles permet aussi de lutter contre l’affaissement des épaules du blouson. Tout bénéf’.
La couleur est profonde et les finitions s’intègrent parfaitement au blouson.
Quant aux bords-côtes, au col, à la taille et aux poignets, ils sont réalisés en coton, au lieu du traditionnel tricot de laine. Avec le coton, c’en est fini des bouloches disgracieuses ! Aucune surprise côté sizing, les retours des essayages des clients sont unanimes et il suffit de choisir sa taille classique pour avoir la bonne taille. J’ai choisi le blouson dans ma taille M habituelle et il me va parfaitement.
Une fois de plus, rien n’est laissé au hasard à l’intérieur du blouson. Les étiquettes sont sobres et s’incorporent parfaitement au cuir. Le corps du blouson est doublé dans un twill de coton bleu. Dans cette gamme de prix, on ne trouve généralement que des doublures en polyester, qui retiennent la chaleur et la transpiration. Les manches sont doublées en polyester, qui a tout de même l’avantage de glisser pour faciliter l’enfilage de la veste.
Un joli twill de coton bleu qui se marie bien avec le cognac du cuir. Vous remarquerez la poche zippée intérieure, utile pour y mettre vos gros billets !
Lucas et Séverin ont voulu véritablement mettre en lumière le travail des artisans derrière ce projet. A la différence de vêtements comme la chemise ou le pantalon, où les différentes parties de ces pièces sont assemblées à la chaîne, par différentes personnes, ce blouson en cuir est confectionné en une journée par un seul spécialiste. Ils ont donc eu l’idée d’intégrer une étiquette dans la doublure qui reprend le nom de l’artisan, le nom du porteur ( eh ouais faut bien rappeller au blouson qui est le boss !) et enfin la date de fabrication de la pièce.
L’étiquette intérieure sur la doublure. A gauche on aperçoit les « contre-boutons » boutons de renfort et une discrète poche boutonnée. Du beau travail en somme. On est vraiment fans de cette étiquette qui, même si elle n’a pas d’intérêt stylistique, donne une véritable valeur symbolique à ce blouson. De plus, Forlife a décidé d’insérer une impression sérigraphique de l’année de production.
La poche à lunettes, pratique pour ranger vos solaires sans risques.
Imaginez votre futur petit-fils découvrir le blouson de son grand-père et lire les inscriptions sur l’étiquette et le « made in 2018 »… Belle image n’est-ce pas ? Cela fait écho à ce que je vous écrivais concernant l’histoire de ses vêtements dans l’article sur comment trouver son style vestimentaire.
Enfin, Forlife a intégré une pochette à lunettes intérieure. C’est le genre de détail raffiné qu’on apprécie vraiment. D’ailleurs la marque a même offert aléatoirement des paires de lunettes IZIPIZI dans les blousons commandés. Un petit cadeau qui fait toujours très plaisir.
Test et conseils
Pour mettre en valeur ce blouson, j’ai décidé d’opter pour un look aux inspirations « tailoring » mais facile d’accès. Pour le haut, j’ai choisi une chemise à rayures de la marque HAST, un basique indispensable dans sa garde-robe, que j’ai accessoirisé d’une cravate Anthony Garçon.
Pour le bas, un chino beige à la bonne longueur et une paire de tassel loafers Orban’s, italiennes à souhait.
Mes recommandations stylistiques
Ce blouson est extrêmement versatile. Vous pouvez tout aussi bien le porter avec le combo chemise – cravate comme je l’ai fait, qu’avec un simple t-shirt blanc et un jeans (brut ou bleach) qui vous donnera une allure à la James Dean. Typiquement, un t-shirt blanc couplé à une chemise à motifs se marieront très bien avec le ROBERT. En hiver, un beau col roulé bleu marine ou gris anthracite vous donnera une élégance incomparable.
Sachez aussi que j’ai choisi la version la plus vintage du blouson, les autres couleurs du blouson (bleu marine et canard) se prêteront particulièrement aux tenues plus casual, avec de jolies sneakers blanches par exemple.
Ce n’est pas pour rien que la Valstarino attire toujours autant aujourd’hui, la polyvalence de ce blouson d’inspiration aviateur est incomparable.
Mon avis sur le blouson « Robert »
Proposé à 249 euros, ce blouson a de quoi faire rougir les marques concurrentes qui proposent un produit (souvent inférieur qualitativement) semblable pour près de 4 à 5 fois plus cher.
Chez VGL, on aime raisonner en termes de rapport qualité/prix. Alors je l’écris sans sourciller, ce blouson est une Rolls Royce. Si vous cherchez une veste d’inspiration vintage, à la coupe actuelle, très élégante et versatile, ne cherchez pas plus loin. Vous ne trouverez pas de meilleur rapport qualité/prix sur le marché.
Alors certes, il faudra voir sur la durée si le blouson tient ses promesses, s’il s’agit bien d’un vêtement pour la vie, mais à ce prix-là, même s’il durait 5 ou 7 ans (et j’ai la certitude qu’il en fera plus d’une dizaine sans broncher) il serait rentabilisé. Quant à son seul « défaut », il s’agirait comme dit plus haut de l’étroitesse des poches latérales.
Il va sans dire que je suis totalement conquis par ce blouson. J’ai longtemps cherché une veste de tous les jours, avec du caractère, en cuir à moins de 300 euros. Sans succès. Aujourd’hui, Forlife a répondu à cette attente et nul doute que cette marque nous réserve de belles choses pour l’avenir.
Je vous invite à voir les versions bleu marine et bleu canard qui en jettent aussi.
Enfin, pour ceux qui sont réticents à porter un blouson d’inspiration vintage et qui veulent un modèle plus moderne, Forlife a prévu le coup en proposant la STEVE, une veste teddy moderne, avec toujours le même souci du détail et encore une fois de très bon goût. Le potentiel de Forlife est énorme et on a hâte de découvrir leurs prochaines sorties !
A la prochaine chers lecteurs,